C'est dans le petit village de Villiers-le-Bâcle , situé en bordure du plateau de Saclay , que le peintre Foujita , né en 1886 à Tokyo, a vécu les huit dernières années de sa vie , avec sa dernière épouse, de 1960 à 1968.
En 1991 , sa veuve a légué sa maison au conseil général de l'Essonne : celui-ci en a fait un musée , qu'il gère, et où l'on peut découvrir le cadre quotidien de l'artiste et le vaste atelier où il a créé ses dernières œuvres.
Un des principaux peintres de l'Ecole de Paris.
Tsuguharu Foujita (connu aussi sous le nom de Léonard Foujita car il s'est fait baptiser en 1959 , adoptant ce prénom en hommage au grand peintre léonard de Vinci qu'il révère) a aimé très tôt la France : il passe son enfance et son adolescence à Tokyo, mais il y apprend le français à l'école primaire. Après avoir étudié l'art occidental aux Beaux-Arts , il ne rêve que de se rendre à Paris , ce qu'il fait en 1913.
Il fait bientôt la connaissance de Picasso , et devient un des membres éminents de "L'école de Paris" qui regroupe à Montparnasse tous les peintres d'avant garde de l'époque : Modigliani , Derain, Matisse , Fernand Léger, Juan Gris ...
Portrait de FOUJITA en 1930 .
Il retournera un temps au Japon, séjournera à New-York , puis reviendra définitivement en France en 1950 , et se fera naturaliser français en 1955, avant de se retirer à Villiers-le-Bâcle.
Des talents multiples.
La visite de la maison de Villiers contient un nombre réduit de peintures de Foujita , ce qui est un peu dommage ,car il est difficile de se faire une idée de son style pictural si on ne le connaît pas. Au visiteur de se documenter par ailleurs pour en savoir plus. Certaines fresques à motif religieux sont cependant visibles dans son atelier : ce sujet à la fin de sa vie lui tient à cœur; il a eu en effet une illumination mystique en visitant la basilique Saint-Rémi de Reims , d'où d'ailleurs sa conversion. Mais cette visite nous fait appréhender toutes les autres facettes de son talent : car il était aussi céramiste et photographe : la maison et l'ancien presbytère voisin , qui sert d'annexe du musée, sont remplis de ses créations...Il décorait aussi lui-même son cadre de vie , confectionnait de ses mains les objets usuels les plus divers chez lui .Rappelons enfin qu'il a été aussi graveur, illustrateur, cinéaste, créateur de mode...
L'atelier de Foujita. Photo jms.
Une "portes ouvertes" pour la Fête du Patrimoine.
Samedi 14 et dimanche 15 septembre , grand branle bas de combat à la maison Foujita : le conseil général avait mobilisé son personnel pour organiser visites guidées et animations.
Dans l'ancien presbytère voisin, on pouvait par exemple écouter les contes japonais de François Vincent , ou s'amuser du détournement humoristique d'objets usuels et de photographies de Foujita .Dans le parc voisin, on pouvait entendre à plusieurs endroits la voix de Foujita ou des conférences sur son oeuvre. Enfants et adultes ont pu fabriquer mangas , ou origamis , ou encore s'exercer à la calligraphie, dans les tentes -ateliers dressées dans le parc.
Une animation dans le presbytère : François Vincent et ses contes japonais.
Des photos de Foujita tapissent les murs. Photo jms.
Aller voir la maison musée Foujita est une bonne introduction à la redécouverte de ce peintre majeur du XXe siècle.
JM SATTONNAY
QUELQUES OEUVRES DE FOUJITA :
Kiki de Montparnasse. Détail d'un tableau.
La chapelle Notre-Dame de la Paix à Reims où Foujita repose.
Décoration de la chapelle par Foujita.
Vitrail de la chapelle.
Foujita âgé dans son atelier.
(documents iconographiques internet).
un commentaire de Christian:
RépondreSupprimerInstructif ce reportage sur Foujita qui rencontrait Picasso au 11 rue de Médéah (14e) où habitaient mes grands parents paternels. La rue n’existe plus, elle était à l’emplacement de l’hôtel (ex Sofitel) de la gare Montparnasse.