correspondant agoravox

mardi 31 juillet 2018

UN NOUVEL ESPACE NATUREL OUVERT AU PUBLIC EN HUREPOIX: LE PARC DE VILGENIS A MASSY.


Notre collaborateur Thibault Gommette est allé à la découverte de ce nouvel espace naturel ouvert au public à Massy. 

Massy, pour moi, c'était jusqu'ici une gare, et des immeubles s'ajoutant à des immeubles… C'est dire que ma surprise a été grande, et ma curiosité fortement éveillée, en découvrant qu'une enclave naturelle de taille conséquente existait encore dans cette commune. De plus, l'amateur de patrimoine que je suis a senti l'envie d'"y aller" décuplée quand j'ai appris que le dit espace correspondait au parc d'un château, ce dernier de plus toujours existant… Un château à Massy? Voilà qui renversait mes idées reçues!

D'ABORD TROUVER L'ENTREE…
Premier problème: trouver l'entrée du parc, qui ne figure à ce jour sur aucun plan. Une fois que vous avez repéré assez vraisemblablement le mur de clôture de ce qui semble être un parc de château, vous vous dites qu'en le suivant en voiture, vous finirez bien par trouver la dite entrée: que nenni! Au bout de deux ou trois passages et repassages en voiture le long du mur de clôture, vous vous décidez à trouver une place pour vous garer dans une rue adjacente, pour continuer votre recherche à pied. 


L'entrée principale, au nord est du parc.

Coup de chance! Vous vous êtes par hasard garé tout près de l'entrée  ouest, proche du carrefour entre la voie de la vallée de la Bièvre, qui longe le parc, et une petite route menant vers Amblainvilliers. Ce n'est que plus tard, en remontant, dans le parc , le long de la Bièvre, que vous trouverez ce qui semble être l'entrée principale. Vous découvrirez alors également que le parc a une adresse: il se situe sur le chemin des Princes, qui longe son mur de clôture…

Mais revenons à l'entrée proche  du carrefour d'Amblainvilliers. Première découverte en entrant: sur votre gauche coule un cours d'eau de taille modeste: il s'agit de la Bièvre, à l'air libre à Massy, qui entre dans le parc. Mais avançons dans l'allée , parallèle à la Bièvre, qui s'offre au promeneur…   
                                        
Une allée, parallèle à la Bièvre, s'offre au promeneur.

AU LOIN, LE CHATEAU DU XIXe siècle:
Très vite, le regard cherche le fameux château : on n'a pas longtemps à attendre: on l'aperçoit vite sur la droite, au loin, hélas très loin, car enfermé, au milieu de beaux arbres, dans une zone clôturée  par une sorte de grillage . En fait, on le distingue à peine, et c'est assez décevant, ce château du XIXe siècle, conçu par Jérôme Bonaparte, qui a acquis le domaine en 1852: il a fait agrandir une maison bourgeoise édifiée par le propriétaire précédent, lequel avait détruit le château antérieur du XVIIIe s... Jérôme Bonaparte a fait aussi agrandir les communs, construire des écuries, et fait creuser deux 
                                                     
Le château de Vilgénis...on l'aperçoit à peine…

étangs. En fait, l'ancien domaine du château de Vilgenis a été de plus en plus morcelé avec le temps. Depuis les années 50, château et parc appartenaient à Air France, qui y avait installé un centre de formation pour son personnel technique. Une partie du domaine avait déjà été prélevée pour la construction du lycée polyvalent de Vilgénis.  En 2010, Air France quitte le site, qui compte 65 hectares, mise à part une zone de 8 hectares, à l'ouest, consacrée à son centre de formation des 

En suivant un chemin sur la droite, on l'approche un peu (photo prise à travers le grillage). 

 métiers de l'aérien. Le château et la partie du parc qui l'entoure (soit 13 hectares) sont vendus à une société privée, la Safran, qui en a fait une centre de formation et de conférences. Une autre portion, située au sud est, est devenue une ZAC et est vouée à la construction prochaine de 1000 nouveaux logements… L'espace naturel nouvellement ouvert au public n'est donc que la frange Nord ouest, d'une superficie de 18 hectares, de l'ancien parc du château , acquise par la mairie de Massy.

UNE ZONE HUMIDE A LA PLACE DES ETANGS.
S'il poursuit son chemin vers le nord est, une autre surprise attend le promeneur: les étangs creusés sur l'ordre de Jérôme Bonaparte, notamment celui qui avait la forme d'un bicorne, une île bien placée en constituant la cocarde, ont disparu. Une pancarte nous apprend qu'ils ont été vidés. Le syndicat intercommunal pour l'assainissement de la vallée de la Bièvre (SIAVB), qui gère le site à la demande de la mairie de Massy, a privilégié la formation d'une zone humide, propice au développement de la biodiversité, où serpente maintenant le cours de la Bièvre qui alimentait les étangs. L'amoureux des grands parcs d'Ile de France sera inévitablement déçu par la disparition de ces étangs "historiques", 

Une vaste zone humide, où serpente le cours de la Bièvre, a remplacé les étangs.

tout en reconnaissant que la dite zone humide est bien belle, avec sa végétation de roseaux et autres plantes déjà bien développée. Vouloir développer la biodiversité est certes une belle cause, mais un étang n'est-il pas aussi un milieu qui y est favorable? Au bout de cette première zone humide, on découvre un appareillage peu décoratif et d'une dimension surprenante dont le rôle semble avoir été de réguler le niveau d'eau de l'étang: sa présence dans un tel parc surprend. Peut-être était il moins 

Un appareillage assez disgracieux dont la dimension étonne.

apparent autrefois? Avançons un peu, et une seconde zone humide, très vaste, correspondant au deuxième étang disparu, s'étend jusqu'à un autre appareillage semblable situé à proximité de l'entrée principale du parc. C'est à cette entrée que divers panneaux expliquent aux promeneurs l'histoire du parc, mais aussi les intentions du SIAVB concernant cette partie du domaine: en faire "un espace naturel avec des zones humides, des secteurs de nidification, des refuges pour mammifères". Voici 

Gros plan sur la  végétation fournie de la  zone humide.

 qui est alléchant, surtout quand est mentionnée la possibilité "de croiser des chevreuils au détour d'un chemin". Un autre panneau nous confirme la présence d'une dizaine de chevreuils sur le site, d'écureuils roux, de 30 espèces d'oiseaux, de 28 espèces d'insectes dont le lucane cerf volant et quelques variétés rares, et de nombreuses espèces de plantes. Pas de chance, aujourd'hui, le promeneur n'aura guère aperçu qu'une foulque macroule et deux canards évoluant sur la Bièvre. Pour assurer la tranquillité de la faune et favoriser son implantation, des "zones refuges" sont prévues dans le parc, interdites au public. C'est peut-être aussi pour ça qu'on ne la voit pas…!

la Bièvre vue de la 2e écluse: on y aperçoit une foulque macroule et un canard.

LE PARC HISTORIQUE N'EST PAS OUBLIE:
Alors passé à la trappe le parc de château d'autrefois? Pas tout à fait apparemment, puisqu'est exprimée sur les panneaux une volonté de restaurer le parc dans son aspect premier : dans telle zone, aujourd'hui  largement envahie par les arbres et la végétation, on recréera les prairies d'antan;  un travail de régénération des zones boisées sera parallèlement effectué, avec toujours, bien sûr, le souci de favoriser la biodiversité. Eh bien voilà qui remontera le moral des amoureux du patrimoine!

Dans cette zone, la prairie d'autrefois sera intégralement reconstituée.

Autre bonne nouvelle: on croit comprendre que "la grille des princes" en fer forgé, qui donnait autrefois accès au site, va être restaurée. Ses montants en pierre ont été fortement dégradés par les gravures intempestives de promeneurs indélicats. De plus, les allées de marronniers, de tilleuls et de pins semblent devoir être conservées et entretenues...

La grille des princes sera mise en valeur…

Des dégradations regrettables…

Prenons à présent un chemin qui nous amène à l'angle nord est du parc: et là , bonne surprise , on découvre un joli étang, à la limite de la partie du domaine gérée par la Safran. Il en reste donc un! Et cerise sur le gâteau, un  héron guettant une possible proie nous fait le cadeau de sa hiératique présence! Juste une note dissonante : une clôture très laide , qui enferme la partie "Safran", offense le regard à droite de l'étang. Enfin!  Le tour du parc est maintenant achevé, il faut prendre le chemin du retour… Au passage, on découvre dans une clairière une hutte de branchages qui semble fasciner les promeneurs. Et tiens, un joli papillon! Un vanesse vulcain! On n'en voit plus beaucoup comme ceux là dans la région. Signe que la biodiversité regagne du terrain dans le site? Une dernière note positive!

Un chemin qui nous amène dans l'angle nord est du parc...

Un joli étang subsiste!

Un héron guettant une possible proie nous fait le cadeau de sa présence...

Une hutte de branchages qui semble fasciner les promeneurs.

Tiens, un joli papillon, un vanesse vulcain, comme on n'en voit plus beaucoup !

Conclusion: les 18 hectares de ce qui reste du parc de Vilgenis (partie accessible au public) constituent une superficie assez vaste pour que le promeneur y trouve le plaisir , déjà, de marcher dans la Nature - ou d'y courir! L'amateur de patrimoine y est d'un côté heurté par certains choix qui ont été faits, par le compartimentage de l'ancien domaine, par les clôturages désagréables que cela entraîne, et surtout par l'impossibilité  de voir vraiment le château; il est un peu rassuré de l'autre par la volonté affichée de la SIAVB de restaurer le parc d'autrefois et de valoriser certains vestiges. L'amoureux de la Nature peut se réjouir de voir celle-ci favorisée et valorisée, et surmontera sa déception d'avoir vu dans ce parc très peu d'oiseaux. Des impressions en demi-teintes, donc!  T.G.

FIN.
PS: un habitant de Verrières nous précise que pour avoir une chance de voir les chevreuils, il faut y aller le matin très tôt…

LE PLAN DU SITE:

   Le parc et ses différentes "zones" (Cliquer sur l'image pour l'agrandir).

EN SAVOIR PLUS SUR L'HISTOIRE DU DOMAINE DE VILGENIS:
.Une villa gallo-romaine, "la villa Johannis", existait sur le site.
XIIe siècle: la villa Johannis devient le fief du 3e fils du seigneur de Macy.
. 1216: un ferme fortifiée y est implantée.
.1502: construction d'un premier château par Jacques Foucaud, seigneur de Villegénis et Villemoisson.
.1748: Elisabeth Alexandrine de Bourbon-Condé fait reconstruire la demeure pour en faire un des plus beaux châteaux d'Ile de France.
. A la Révolution, il est pillé. En 1795,il devient une filature de textile.
.1823: Charles Delorme, avocat au Parlement, fait détruire le château et le remplace par une "maison bourgeoise".
.1860: Jérôme Bonaparte, nouveau propriétaire, agrandit la demeure et les communs, fait construire les écuries et fait creuser les étangs.
.1946: l'état rachète le domaine à la dernière famille propriétaire, les Corey, au profit d'Air France.
.2010: Air France quitte le site, à l'exception de 8 hectares; le château et son entourage sont vendus à la société Safran; une autre partie, la plus importante, est transformée en Zac pour y construire 1000 logements; la partie nord , de 18 hectares, est acquise par la mairie  qui en confie la gestion à la SIAVB: celle-ci projette d'en faire un espace naturel voué à la biodiversité.
2018: ouverture au public de cet espace naturel sous le vocable "parc de Vilgénis".
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dimanche 29 juillet 2018

A LA MAISON DE CHATEAUBRIAND: GOETHE/CHATEAUBRIAND:REGARDS CROISES DEVANT LES PAYSAGES.

La maison de Chateaubriand a eu l'idée de confronter les regards sur les paysages de deux grands contemporains, Chateaubriand (1768-1848) et Goethe (1749-1832). Une confrontation à distance, puisque les textes de Chateaubriand sont à découvrir au cours d'une promenade dans le parc sur de grands panneaux suspendus, tandis que les dessins (et non des textes) du grand écrivain allemand sont exposés, eux, dans une salle du 1er étage de la maison. Il s'agit de 50 dessins réalisés par l'auteur des Souffrances du jeune Werther représentant des paysages d'Italie, d'Allemagne et de Suisse, que Chateaubriand a évoqués pour sa part par les mots.

Tour au clair de lune, œuvre de jeunesse (1767-68): un goût  alors pour les paysages fantomatiques.

Les dessins de Goethe proviennent de la fondation Weimarer Klassik, qui en conserve 2000 sur les 2600 dessins qu'il a réalisés au cours de sa vie. On apprend que l'écrivain a bénéficié au cours de sa vie des conseils et des encouragements d'artistes comme Michael Eben , dont son père collectionnait les œuvres, et plus tard d'Adam Friedrich Oeser.

Rivière - 1787.

L'exposition présente d'abord des dessins de paysages d'Allemagne et de Suisse, réalistes et simples.
Son voyage en Italie entre 1786 et 1788 va susciter de sa part de nombreux dessins, et bien plus tard le souvenir de l'Italie nourrira encore son inspiration, car il continuera de dessiner des paysages italiens… imaginaires… Enfin, sont présentées quelques vues de Bohème, où Goethe se rendait régulièrement.
Paysage près de Frascati.

La passion de Goethe pour les paysages italiens trouve un écho chez Chateaubriand pour qui "Rien n'est comparable pour la beauté aux lignes de l'horizon romain, à la douce inclinaison des plans, aux contours suaves et fuyants des montagnes qui le terminent".


Ruines en montagne (1820).

Le paysage, chez Chateaubriand, reflète ses états d'âme: "Ce sont les personnes qui font les beaux sites", écrit-il. Les souvenirs qui s'y rattachent en font souvent le prix. Ce n'est pas étranger à Goethe: on pense au dessin de cette allée de peupliers qui forme le prénom de Wilhelmine Herzlieb, désespérément aimée par l'écrivain allemand.

Cette exposition est aussi l'occasion d'une promenade rêveuse dans un haut lieu du romantisme.

Maison de Chateaubriand à Châtenay-Malabry.L'exposition  dure jusqu'au 19 août.



samedi 28 juillet 2018

L'ART RELIGIEUX MANTOIS : 2- VISITE DE LA COLLEGIALE NOTRE DAME DE MANTES LA JOLIE.



Nous poursuivons notre découverte de l'art religieux mantois, sous la houlette de Marie-Christine Gomez - Géraud, guide des églises de Mantes.
Nous avons gagné en voiture le centre ville de Mantes depuis Gassicourt, après la visite de l'église Sainte Anne. Le rendez-vous était au pied de la tour Saint Maclou.

La tour Saint Maclou (du nom d'un évêque normand) avait été ajoutée au XVIe siècle à l'église du même nom , datant du XIIe, qui s'écroula au XVIIe, fut reconstruite, puis définitivement démolie car menaçant à nouveau de s'écrouler au XIXe. Elle a été classée au MH en 1908.

Une série de panneaux permet de suivre l'évolution de la ville. On voit ici qu'à l'origine, Mantes, ville royale, était enserrée dans des murailles, et que la collégiale (à droite) était elle-même dans l'enceinte du château de Mantes.

Devant les panneaux retraçant l'histoire de la ville.


Nous gagnons ensuite le pont sur la Seine, où l'on nous a promis une belle vue sur la collégiale.
Nous arrivons d'abord devant une belle sculpture représentant un chien, symbole de la ville.

Un panneau nous explique pourquoi le chien est devenu le symbole de Mantes.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La collégiale Notre Dame vue du pont sur la Seine . Elle a été construite du XIIe au XIIIe siècle en style gothique. Elle a été classée aux MH en 1840. La toiture, faite de tuiles vernissées (influence bourguignonne) a été entièrement refaite en 2001 et 2002.


La façade ouest. La tour nord (à droite) a été reconstruite au XIXe siècle par Alphonse Durand, élève de Viollet le Duc, à l'identique de la tour sud, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cet ensemble suit le modèle de la cathédrale de Laon.

LES PORTAILS:

Comme Notre Dame, l'église comporte une élévation sur 3 niveaux. La façade ouest comprend 3 portails consacrés de g à dr à la Résurrection du Christ, à l'Assomption de la Vierge, le 3e portail, dit des Echevins, de style gothique flamboyant, a été construit par eux au XIVe s .La façade est dotée d'une belle rosace.(Photo: Régine Hurteau).

Le portail de la Résurrection du Christ est le plus ancien: il a été construit en 1150. Le Christ, dans la partie supérieure est représenté en gloire, tenant dans sa main droite le livre aux 7 sceaux de l'Apocalypse, la main gauche posée sur le disque de la Terre. Il est entouré d'anges.

Sur le trumeau, détail de l'ange, figure dynamique, de vie.

Sur le trumeau encore, deux soldats endormis et 3 femmes qui viennent embaumer le corps du Christ; chacune des statues de femmes décompose le mouvement de marche vers le Christ.

Dans les voussures, nombreuses figures de prophètes, souvent mutilées. Les sculptures ont souffert de la Révolution.

Devant le portail central, voué à l'Assomption de la Vierge: il date de 1170. Il a des points communs avec le portail de Senlis.

Au tympan: Marie (à gauche) figure aux côtés du Christ.
Dans les voussures, 42 personnages constituant la descendance d'Adam, de la création d'Adam par Dieu - il le tire de la glaise (4e voussure à gauche) jusqu'à l'enfant Jésus que Marie tient dans ses bras (1e voussure à droite).

Linteau: ange et apôtres.

Linteau: détail des anges relevant Marie.

VISITE INTERIEURE:

La visite intérieure commence (photo: Régine Hurteau).

La nef a été terminée en 1224.

Elle est flanquée de deux collatéraux. Des chapelles rayonnantes et dans les bas côtés ont été ajoutées aux 13e et 14e siècles.

Son élévation sur 3 niveaux rappelle ND de Paris, elle est  inférieure de 2m par rapport à celle-ci. La nef centrale est voûtée d'ogives sexpartites. Les collatéraux sont voûtés d'ogives quadripartites.

Des fenêtres hautes en arc brisé apportent beaucoup de lumière. Les fenêtres des tribunes du 2e niveau sont groupées par séries de 3 et munies d'une balustrade.

Les chapiteaux des colonnes sont ornés de motifs végétaux.


Fenêtres hautes ornées de vitraux au dessus du chœur.

Marie-Christine Gomez- Géraud (2e personne en partant de la droite)  présente les lieux (photo: Régine Hurteau).

Les vitraux sont modernes.  (Photo: Claude Poirson)

Ici des figures de saints .(Photo: Claude Poirson)

LA GRANDE ROSACE (mur ouest):

C'est une des plus anciennes de France: les plus anciens panneaux remontent à 1210 environ. Elle a bénéficié au fil du temps de plusieurs restaurations. En 1939, le verrier JJ Gruber met les médaillons dans l'ordre qui est celui d'aujourd'hui. La dernière restauration (des couleurs) date de 2004.

 Elle représente le Jugement dernier. Le Christ juge figure au centre, dans une mandorle. Il est entouré de 12 panneaux figurant un chœur d'anges dont les bustes ailés sortent des nuages. S'y ajoutent à la périphérie 12 médaillons circulaires présentant les scènes traditionnelles du Jugement dernier. A droite du Christ figurent les élus, à gauche plutôt les réprouvés.

Le médaillon central, avec le Christ Juge. Le sang versé pour le salut de l'humanité coule de ses plaies.

Partie supérieure de la rosace. (Cliquer pour agrandir).
Médaillons: au sommet, Abraham tient dans un drap les Elus et donne ainsi de l'espérance aux Justes.
De part et d'autre: 4 élus assis tenant des palmes.
Anges: de g à dr: ange sonnant de la trompette pour annoncer la fin des Temps; ange pleurant à genoux; ange pleurant,  ange sonnant de la trompette , même but.

Sous le médaillon central:
de g à dr: ange portant la couronne d'épines de la Passion; puis deux anges sonnant de la trompette pour annoncer la fin des temps, puis un ange portant la lance de la Passion

                                    Saint Pierre introduit un Elu dans la Jerusalem céleste.

                                                           Résurrection des morts.

St Michel pèse les Ames: des diables essaient de fausser la balance.

Des anges apportent des Ames à peser.

Sous la rosace, le grand orgue placé là en 1970 cache en partie les vitraux de l'Assomption réalisés par le maître graveur JJ Gruber en 1964.Un 2e orgue plus petit a été installé en 2013.

Pierre tombale de 1641  de Guériteau, un curé guérisseur.

Ici une statue représentant Joseph et son fils Jésus qui apprend à son père nourricier l'art de la géométrie, et au delà les lois du monde.




Dans une chapelle, Jean Jacques Gruber dans les années 70 a évoqué dans ces vitraux pleins de mouvement les grands moments de la vie de la Vierge.


D'autres beaux vitraux modernes.

LA CHAPELLE DE NAVARRE:
Elle se trouve au bas côté sud de l'église. Elle fut fondée en 1313 selon le souhait de Marie de Brabant, seconde épouse de Philippe le Hardi. Cette chapelle double est dédiée à Saint Paul et Saint Louis.

Dans cette chapelle , on découvre quatre statues du XIVe s  de saintes et de reines donatrices (ci dessus). 

Le vitrail de la chapelle de Navarre (XIVe s): rois et reines donatrices.


Dans la partie supérieure, des médaillons évoquent l'histoire du Christ. Ici, détail de la mise au tombeau (vers 1315).

Détail de la Résurrection (vers 1315).

Et pour finir:

Terminons par une belle statue en pierre peinte de la Vierge à l'enfant.

Elle date du XVIe siècle. La vierge est en cheveux, symbole de la pureté de la femme.

ET ENCORE….

Une légende raconte qu'après avoir ravagé Mantes, Guillaume le Conquérant aurait donné l'argent nécessaire à la construction de la collégiale…
Philippe Auguste aurait souhaité être enterré dans la collégiale de Mantes, finalement il le fut à Saint-Denis, mais son cœur  symboliquement a été placé dans la collégiale.
L'édifice a beaucoup souffert lors de la Révolution (statues du portail mutilées etc...). Il a alors été reconverti en Temple de la Raison, puis est devenu successivement une fabrique de salpêtre et un arsenal.

Merci à Marie-Christine GOMEZ-GERAUD pour cette belle et intéressante visite..

* A VOIR AUSSI LA PREMIERE PARTIE DE CETTE DECOUVERTE DE L'ART RELIGIEUX MANTOIS:
la visite de l'église SAINTE ANNE DE GASSICOURT:
cliquer sur:
https://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2018/07/lart-religieux-mantois-visite-de.html