Trésors cachés.
C'est dans un hôtel particulier datant du XVIIe siècle, l'hôtel Brière, que la Société Historique de Palaiseau crée en 1991 le musée du Hurepoix. Depuis longtemps, je voulais le visiter. C'est que ce temple du souvenir n'est pas souvent ouvert: le mardi et le jeudi, et seulement de 14h à 16h. Ah oui, j'oubliais: un dimanche par mois aussi. Un jeudi d'octobre, enfin, je pense à y aller, et je me décide . Arrivé devant le bâtiment, surprise, tout est clos. Pourtant un panneau OUVERT, apposé là, contredit mon impression. Une inscription discrète, finalement repérée, m'invite à presser sur une sonnette. Rien ne se passe. Je sonne à nouveau. Un bruit de clé qu'on tourne dans la serrure, la porte s'ouvre, une dame âgée apparaît: "Hé, monsieur, laissez nous le temps d'arriver" proteste-t-elle... La
visite est guidée: est-ce qu'on craint pour les précieux objets exposés dans les lieux? J'allais vite m'apercevoir à quel point la présence d'un guide est précieux, pour attirer l'attention du visiteur sur les curiosités les plus intéressantes ou surprenantes du musée. On me confie alors à une autre dame , et la visite commence. Une frustration pour moi: les photos sont interdites. Veut-on donc garder au secret, décidément, les trésors de ce musée? "Si on laisse les gens prendre des photos, plus personne ne viendra le visiter " allègue ma guide. Autre surprise: la semi obscurité qui enveloppe , dans chaque pièce, le contenu exposé. Au fil de la visite, la guide appuie sur un interrupteur, et les objets d'autrefois surgissent de la pénombre, comme s'ils remontaient du passé!
C'est dans un hôtel particulier datant du XVIIe siècle, l'hôtel Brière, que la Société Historique de Palaiseau crée en 1991 le musée du Hurepoix. Depuis longtemps, je voulais le visiter. C'est que ce temple du souvenir n'est pas souvent ouvert: le mardi et le jeudi, et seulement de 14h à 16h. Ah oui, j'oubliais: un dimanche par mois aussi. Un jeudi d'octobre, enfin, je pense à y aller, et je me décide . Arrivé devant le bâtiment, surprise, tout est clos. Pourtant un panneau OUVERT, apposé là, contredit mon impression. Une inscription discrète, finalement repérée, m'invite à presser sur une sonnette. Rien ne se passe. Je sonne à nouveau. Un bruit de clé qu'on tourne dans la serrure, la porte s'ouvre, une dame âgée apparaît: "Hé, monsieur, laissez nous le temps d'arriver" proteste-t-elle... La
L'hôtel Brière, 5 place de la Victoire, où est installé le musée palaisien du Hurepoix. Photo: JMS
visite est guidée: est-ce qu'on craint pour les précieux objets exposés dans les lieux? J'allais vite m'apercevoir à quel point la présence d'un guide est précieux, pour attirer l'attention du visiteur sur les curiosités les plus intéressantes ou surprenantes du musée. On me confie alors à une autre dame , et la visite commence. Une frustration pour moi: les photos sont interdites. Veut-on donc garder au secret, décidément, les trésors de ce musée? "Si on laisse les gens prendre des photos, plus personne ne viendra le visiter " allègue ma guide. Autre surprise: la semi obscurité qui enveloppe , dans chaque pièce, le contenu exposé. Au fil de la visite, la guide appuie sur un interrupteur, et les objets d'autrefois surgissent de la pénombre, comme s'ils remontaient du passé!
Une saisissante plongée dans le Hurepoix de la fin du XIXe siècle!
"Tout ce qui est ici est le fruit de dons" explique ma guide."Des personnes âgées qui pensaient que certains objets n'intéresseraient pas leurs enfants, et qui nous les ont donnés, pour les sauver de l'oubli". J'apprends qu'au début, les objets exposés tenaient dans deux pièces, et qu'au fil du temps et des dons, c'est progressivement deux étages qui vont finir par être occupés par le musée. Et en effet ce qui frappe, au fur et à mesure de la visite, c'est la richesse, et aussi la qualité, du contenu exposé. On parlerait d'une vraie caverne d'Ali Baba, si ce terme n'impliquait pas une notion de désordre. Or ici, point de désordre: dans chaque pièce au contraire, une ordonnance méticuleuse , les objets étant le plus souvent mis en situation autour d'un mannequin figurant leur utilisateur d'autrefois. Sont ainsi figurés les ateliers des artisans : le bourrelier par exemple, qui prospérait au
temps des voitures à cheval, le vannier, ou encore le fourreur. Tout un monde disparu qui ressurgit! Des métiers féminins sont aussi présentés: celui de la modiste - jolie collection de chapeaux à la clé! Ou encore de la laveuse, ou de la "repasseuse de fin"! De même, les lieux de vie des différents milieux sociaux sont reconstitués , la salle à manger des maraîchers, aussi bien que le salon bourgeois. Les us et coutumes du baptême, comme ceux du deuil, sont présentés , et ne sont pas sans surprendre le visiteur! Au fil de la visite, le visiteur qui a atteint un certain âge reconnaît avec émotion ici ou là un objet vu autrefois chez sa grand-mère. On est frappé aussi par la qualité des vêtements d'autrefois, notamment féminins, présentés ici - de ceux qu'on voit sur les vieilles cartes
postales , et qu'on découvre "en vrai", ici! Bref, la visite de ce musée est une saisissante remontée dans le temps , une vraie recherche du temps perdu, celui de la fin du XIXe siècle en Hurepoix. Et on imagine le travail considérable et minutieux qu'il a fallu aux bénévoles de l'association pour mettre tout cela en place! "Si le musée n'est pas plus souvent ouvert, c'est que le reste du temps nous y travaillons", m'indique une sociétaire. De temps en temps, en effet, on voit passer une petite dame l'air affairé, impression d'une petite ruche!
De surprise en surprise.
Au fil de la visite, on s'aperçoit vite à quel point la présence d'un guide est précieux, tant il y a à voir dans chaque pièce, pour attirer l'attention du visiteur sur les curiosités les plus intéressantes ou surprenantes. "A Palaiseau, le village était dans la vallée, la vigne sur le coteau, et les céréales sur le plateau", indique notre guide. La présence d'un pressoir de petite taille permet de penser que chaque famille avait quelques vignes autrefois, et fabriquait son vin. Hélas , le phylloxéra est passé par là. "A l'époque, le paysan fabrique, et répare" souligne-t-elle; d'où tout un arsenal d'outils à disposition. C'était bien un autre temps! Dans les fermes, on faisait son beurre soi même, comme l'atteste la présence d'une baratte. Les visiteurs s'interrogent sur l'usage de tel ou tel objet: la tarare, par exemple, permettait de séparer le grain des poussières: "Quand on l'actionnait, les poussières s'envolaient, le grain restait". Savez-vous que pour éteindre un feu commençant dans une grange, on utilisait des
grenades extinctives? "Jetées sur le foyer, elles pouvaient l'éteindre. Elles contenaient deux produits qui, du fait du choc, se mélangeaient provoquant une réaction chimique efficace". Plus loin, on a le plaisir de découvrir une belle maquette de la ferme de La Vauve, typique du Hurepoix, avec son plan quadrangulaire, son logis de ferme, sa mare. Elle a dû cesser récemment son activité, à cause de l'urbanisation accrue du plateau. La curiosité du visiteur est sans cesse en éveil: la chèvre? Qu'est-ce que c'est? "une sorte de cric en bois qui permettait de soulever les charrettes". Savez-vous que les bourreliers fabriquaient aussi les cartables en cuir des écoliers? Plus loin, on s'est extasiés devant la hauteur des échelles destinées à cueillir les fruits dans les arbres "Aujourd'hui, on s'arrange pour que les arbres fruitiers ne soient pas trop hauts, autrefois on les laissait grandir". Au fil de la visite, les surprises de ce genre se multiplient. Devant une vitrine consacrée à la grande guerre, on apprend que dans les tranchées, pour tromper l'ennui, les soldats fabriquaient avec des douilles toutes sortes d'objets, couteaux, vases etc de belle qualité ! Savez-vous que lorsqu'il y avait un puits sous la
Au fur et à mesure de la visite, chaque pièce visitée , et tous les trésors que le musée contient, sont retournés à la pénombre. Je vous invite à aller les ramener à la lumière! La visite guidée est pleine de petites surprises très réjouissantes.
L'atelier du bourrelier
temps des voitures à cheval, le vannier, ou encore le fourreur. Tout un monde disparu qui ressurgit! Des métiers féminins sont aussi présentés: celui de la modiste - jolie collection de chapeaux à la clé! Ou encore de la laveuse, ou de la "repasseuse de fin"! De même, les lieux de vie des différents milieux sociaux sont reconstitués , la salle à manger des maraîchers, aussi bien que le salon bourgeois. Les us et coutumes du baptême, comme ceux du deuil, sont présentés , et ne sont pas sans surprendre le visiteur! Au fil de la visite, le visiteur qui a atteint un certain âge reconnaît avec émotion ici ou là un objet vu autrefois chez sa grand-mère. On est frappé aussi par la qualité des vêtements d'autrefois, notamment féminins, présentés ici - de ceux qu'on voit sur les vieilles cartes
Partie de jacquet dans le salon bourgeois.
De surprise en surprise.
Au fil de la visite, on s'aperçoit vite à quel point la présence d'un guide est précieux, tant il y a à voir dans chaque pièce, pour attirer l'attention du visiteur sur les curiosités les plus intéressantes ou surprenantes. "A Palaiseau, le village était dans la vallée, la vigne sur le coteau, et les céréales sur le plateau", indique notre guide. La présence d'un pressoir de petite taille permet de penser que chaque famille avait quelques vignes autrefois, et fabriquait son vin. Hélas , le phylloxéra est passé par là. "A l'époque, le paysan fabrique, et répare" souligne-t-elle; d'où tout un arsenal d'outils à disposition. C'était bien un autre temps! Dans les fermes, on faisait son beurre soi même, comme l'atteste la présence d'une baratte. Les visiteurs s'interrogent sur l'usage de tel ou tel objet: la tarare, par exemple, permettait de séparer le grain des poussières: "Quand on l'actionnait, les poussières s'envolaient, le grain restait". Savez-vous que pour éteindre un feu commençant dans une grange, on utilisait des
Dans l'atelier de l'imprimeur.
La curiosité du visiteur est sans cesse tenue en éveil. Photo: JMS.
Coiffe de mariage.
Bijouterie de deuil.
maison, on pouvait avoir l'eau courante dans la cuisine, grâce à une pompe à eau? Que dans les salons bourgeois, des objets décoratifs étaient pyrogènes: on pouvait y frotter une allumette? Que les deuils autrefois étaient très longs (18 mois pour les hommes, 16 pour les femmes), et que pour cette raison les dames coquettes se faisaient faire des bijoux ou des décorations de vêtements en jais, minéral de couleur noire, d'où un grand développement de cette bijouterie de deuil...Au fur et à mesure de la visite, chaque pièce visitée , et tous les trésors que le musée contient, sont retournés à la pénombre. Je vous invite à aller les ramener à la lumière! La visite guidée est pleine de petites surprises très réjouissantes.
Un appel du président:
"J'ai 87 ans " me dit le président de l'association . Les autres bénévoles qui s'activent dans l'hôtel Brière ne sont guère plus jeunes. "Que va devenir le musée après nous? Il faudrait que des gens plus jeunes s'impliquent maintenant dans notre association ". Nous transmettons le message.
JMS
Pour prendre contact avec le musée (visites individuelles ou de groupes):
tél: 0169314570
mail: musee.hurepoix@free.fr
Les photos, à une exception près, sont tirées des publications du musée.
Pour prendre contact avec le musée (visites individuelles ou de groupes):
tél: 0169314570
mail: musee.hurepoix@free.fr
Les photos, à une exception près, sont tirées des publications du musée.
Un commentaire sur Facebook: "Un musée très intéressant, pas ennuyeux et qui évoque tout ce que la région peut offrir. Les guides sont charmants et leur érudition est impressionnante. Allez-y et parlez-en autour de vous, ça mérite le détour." Jean-Paul B.
RépondreSupprimerUn autre commentaire sur Facebook de Laurence P.:
RépondreSupprimerLa collection d'objets d'époque de ce musée est fabuleuse, de très jolies reconstitutions aussi dans chaque pièce et que dire des bénévoles, véritables puits de connaissance qui nous font revivre leur enfance et la vie de leurs aïeuls. Ce musée mérite vraiment une visite !