Des voitures à perte de vue sur les terre- pleins bordant l'entrée du parc, une foule qui s'
étire entre les multiples stands installés dans le site, pas de doute, le public a une nouvelle fois répondu présent en ce week-end du 1er au 3 avril pour la 28e fête des plantes vivaces organisée par la famille de Curel, propriétaire du château de St Jean de Beauregard depuis 1878 *- un des quatre ou cinq « temps forts » de l’année proposés dans ce site, agrémenté de diverses animations…. Environ 200 exposants, venus comme tous les ans de toute la France, ont loué pour les trois jours un emplacement pour proposer principalement plantes et fleurs; quelques stands d'artisanat, de livres, ou de restauration s'ajoutent à cela... « 15 à 20000 personnes se seront déplacées sur trois jours » révèle François de Curel. Pourquoi un tel succès ? « Nous misons sur la qualité, et la diversité; nous avons d'ailleurs élargi l'offre à toutes sortes d'espèces, nous ne limitons plus aux plantes vivaces (durables); et le public peut avoir un contact direct avec des producteurs susceptibles de leur prodiguer des conseils pertinents.». Ces manifestations sont bien sûr destinées à collecter des fonds pour entretenir ce château du début du XVIIe siècle,construit pour François Dupoux, conseiller du Roi,et qui forme , avec ses dépendances, son colombier et son jardin potager à la française un ensemble bien conservé classé monument historique. « Nous recevons quelques subsides de l’Etat, sur la base de projets précis : par exemple nous devons bientôt réparer les cheminées et les murs des douves…Mais cela ne suffit pas » explique le fils du propriétaire…« Beaucoup de choix, beaucoup de plantes nouvelles qu’on ne voit pas ailleurs, et le plaisir de se balader dans ce beau site, parmi toutes ces fleurs , c’est ce qui nous motive», confie un couple d’habitués.
*date d'achat du domaine par la comtesse de Caraman.
JMS -article écrit pour Le REPUBLICAIN.
En temps ordinaire, le château est ouvert au public week-end et jours fériés de mars à novembre.
Tous renseignements sur son site internet.
2e édition de la fête des plantes vivaces à l'automne, le dernier week-end de septembre.
les stands des exposants ont envahi le parc...
La BLOGAZETTE en DIT PLUS :
*interview de François de Curel, membre de la famille propriétaire du château:
- Comment faites-vous connaître cette manifestation?
- Par la presse, spécialisée ou généraliste...Et puis aussi par la radio, la télévision. On envoie 700 dossiers de presse. Il y a surtout la fidélité du public. Et le relais des pépiniéristes de toute la France...C'est la 28e année, il y a un effet "boule de neige" évidemment, le "bouche à oreille" est bon...Une réputation comme vous le savez, c'est long à faire (et rapide à défaire!).
-Cette manifestation concerne donc les plantes vivaces?
- Au début, c'était vraiment spécialisé sur les plantes "vivaces", c'est à dire qui ne meurent pas au bout de l'été (certaines peuvent vivre 50 ans,100 ans, ou plus!), aujourd'hui vous avez vraiment tout le spectre végétal. Cette année de plus l'un des thèmes est :les plantes qui résistent au froid... Nous organisons d'ailleurs la même manifestation à l'automne, le dernier week-end de septembre.
-Ce sont toujours les mêmes exposants? D'où viennent-ils?
Ils viennent de toute la France (comme d'ailleurs nos visiteurs comme vous le verrez si vous avez la curiosité d'aller regarder les plaques minéralogiques des voitures); quelques pépiniéristes belges ou hollandais aussi, un italien, et quelques anglais... Il y a quelques nouveaux, mais pas beaucoup, car on cherche surtout à compléter en qualité; on ne cherche pas à avoir dix rosiéristes pour le plaisir d'en avoir dix par exemple, ce serait facile, mais cela n'a pas d'intérêt pour le visiteur. Le visiteur, il veut avoir la gamme complète, et pour chacun le meilleur dans sa catégorie. C'est là le secret: qu'aucun visiteur n'ait l'impression de s'être fait "avoir" par une mauvaise qualité de plante ou par une mauvaise qualité de conseil. Car l'avantage d'une telle manifestation c'est la RENCONTRE entre l'acheteur et les PRODUCTEURS.Ce sont uniquement des producteurs, et donc ils sont de bon conseil!Ce conseil est un atout essentiel d'une telle manifestation.
Les exposants donc louent leur emplacement pour trois jours, charge à nous d'assurer la communication.
-Pourquoi organisez vous ces manifestations?
L'idée, c'est de faire vivre ces vieux murs! Vous imaginez quel est le coût pour un particulier de l'entretien de ces bâtiments...On a des subventions de l'Etat mais très minimes, très insuffisantes,sur projets précis, et pour peu que les projets soient validés.Projets qui doivent être présentés par un architecte du Patrimoine,agréé par l'architecte des Bâtiments de France départemental, puis par la Direction régionale des Affaires culturelles...
Quels ont été les derniers projets?Et les prochains?
Ce qui a été fait : la réfection de l'enduit sur le château et le début de la réfection des toits...Les prochains projets: la consolidation des cheminées et des murs des douves...
-Quels sont pour vous les atouts du domaine?
Ce qui a présidé au classement comme monument historique (en 1993),c'est à quel point l'ensemble du château, des communs, des cours, du jardin tout est resté "dans son jus",c'est le caractère unique de l'homogénéité d'un ensemble conservé 400 ans, qui permet au public de se faire une idée de ce qu'était la vie au siècle passé: par exemple les bâtiments annexes sont des écuries, datant du moment où on se déplaçait avec des voitures à cheval; le pigeonnier est toujours là, le plus grand d'Ile-de-France et le potager -pour nourrir les quarante personnes qui vivaient ici à l'année (ceux qui s'occupaient des chevaux, ceux qui s'occupaient du jardin, qui s'occupaient de la maison ,des pigeons,ou des poulets derrière...).Curieusement, il n'y a pas d'eau ici, l'eau est 50m plus bas dans les bois (la rivière Salmouille), on survit depuis l'origine uniquement en captant l'eau des toits dans des citernes.Tout cet écosystème est préservé.
-Et le jardin a été classé aussi?
Oui, parce qu'il a gardé son plan d'origine. C'est le modèle réduit du jardin de Versailles. C'est le jardin potager classique à la française du XVIIe siècle. Beau en toutes saisons, il est un des mieux conservés en France.
Je vous remercie.
* interview d'un producteur passionné du Gers (la Pivoine bleue), spécialiste des pivoines:- Vous venez du Gers, ce genre de manifestation est donc très attractive pour vous?
Avril-mai, période de la floraison, on ne fait que se déplacer; nous irons à Courson aussi (fête des plantes début mai).Nous vendons toujours directement, nous devons donc nous déplacer.
-Vous êtes producteurs,donc?
-producteurs créateurs. L'idée c'est de semer semer semer, et d'aller à la découverte de choses nouvelles...Car les fleurs sont évolutives, c'est cela qui passionne! Si c'est pour travailler dans un truc très "cloné", c'est être un simple décorateur; moi je préfère être un créateur, et essayer de trouver, vous voyez, des feuillages comme ça...C'est pour moi le rêve absolu! Un rêve perpétuel:car chaque année il y a des nouveautés...On ne vend pas que des plantes, on vend aussi une part de rêve!
-Comment faites-vous pour obtenir ce résultat?
-J'ai les cinq mères de toutes les espèces chez moi.Je sème, j'attends sept ans, et j'observe. C'est l'école de la patience, on pourrait faire plus synthétiquement, moi je laisse faire la nature dans un jardin libre et j'ouvre les yeux...
-Merci!
Et bravo pour la passion!
Ce producteur du Gers a un site internet où l'on peut découvrir ses pivoines.
D'autres images de la fête des Plantes:
au bord de l'étang.
Un décor habité...
parmi les plantes...
Retour de fête...
un petit tour dans le jardin, havre de paix aujourd'hui!
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