correspondant agoravox

lundi 28 novembre 2022

REPORTAGE: A LA DECOUVERTE DE L'ETAMPES DE LA RENAISSANCE.

   L'office du tourisme d'Etampes organise des visites guidées de la ville sur différents thèmes. Nous avons pu ainsi bénéficier d'une découverte de l'Etampes de la Renaissance. Nous avons donc fait la connaissance de 4 hôtels particuliers datant de cette époque: l'hôtel Anne de Pisseleu, l'hôtel Diane de Poitiers, l'hôtel de ville, et l'hôtel Saint Yon.

L'hôtel de ville.

                                                La ville des favorites royales.
Etampes, à mi chemin de la route royale qui relie Paris à Orléans, appartenait au domaine royal. 
Au XVIe siècle, 3 rois successivement attribuèrent Etampes à leurs favorites. François 1er pour commencer la donne à sa favorite Anne de Pisseleu, tout en nommant le mari complaisant de celle-ci duc d'Etampes: la voilà donc devenue de ce fait duchesse d'Etampes. Dourdan et La Ferté Alais sont aussi inclus dans son domaine. Henri II devenu roi enlève le titre à Anne de Pisseleu et le donne à sa propre maîtresse Diane de Poitiers. Henri IV plus tard le donnera à sa favorite Gabrielle d'Estrées.
Néanmoins, les diverses favorites n'habiteront pas les hôtels particuliers qui portent parfois leur nom. Leurs occupants seront les receveurs des impôts qui récoltent le revenu de leur duché pour elles.
Au XVIe siècle, à Etampes comme ailleurs, on se met à construire de belles demeures avec tourelles décoratives et  larges fenêtres à meneaux, à la façade richement ornée: cela donne ici de beaux hôtels particuliers bien intégrés dans la ville.
On y donne des réceptions et  on a à son service de nombreux domestiques.
A Etampes, c'est le fait d'une haute bourgeoisie  (receveurs des impôts, riches artisans, et commerçants - il y avait de nombreuses tanneries- ou parfois rentiers, tirant leurs revenus de locations).

Place de l'Hotel de Ville, la conférence commence. La place est encombrée par le marché, cela va beaucoup gêner la prise de photos notamment, par manque de recul.

                            L'HOTEL ANNE DE PISSELEU.

 On le découvre place de l'Hotel de Ville, jouxtant celui-ci.
 L'office de tourisme l'occupe aujourd'hui.
 Il date de l'année 1530, et sa décoration est caractéristique du règne de François 1er et du style dit de Fontainebleau.
Ce nom a été attribué à l'édifice au XIXe siècle. 

L'hôtel particulier Renaissance est flanqué d'un côté d'une cour, c'est l'univers des domestiques, et de l'autre d'un jardin.

Vue de l'hôtel Anne de Pisseleu, côté jardin.
A l'origine le jardin était évidemment enclos de murs.
A l'arrière du bâtiment figure une tour d'escalier polygonale à double entrée du XVe avec un toit à poivrière (pente du toit qui s'évase).

Le côté cour: le bâtiment du fond (refait) était celui des domestiques.La cour était également fermée à l'origine.

La façade côté cour.
Le premier niveau (correspondant aux pièces de reception) est en pierre de taille et plus richement décoré. Le second niveau (correspondant aux chambres), couvert d'un enduit, est plus rustique. L'étage à l'origine comportait 4 fenêtres. Les deux du milieu ont été supprimées fin XIXe par le propriétaire d'alors, un commerçant. Les deux lucarnes sur le toit sont ornées d'armoiries.

La tourelle d'angle est ornementale: elle signale le statut social du propriétaire.

Détail de la décoration d'une fenêtre du 1er étage:
 colonnettes dégagées qui l'encadrent, petites sculptures. Caractéristique du style François 1er.
Une frise décorative court le long du toit. Les fenêtres du bas sont  plus ornées, elles sont encadrées de pilastres parcourus par'une frise décorative.

Détails de la décoration de la porte d'entrée:
3 statuettes: en haut  Venus, à gauche Cupidon, à droite Mars.
La frise représente des amours dansant.
Pourquoi ce thème de l'amour? Parce que le 1er propriétaire s'appelait Jean Lamoureux.On aimait ce type de "joke" à l'époque.

Le portrait sculpté de François 1er et d'Anne de Pisseleu figurent sur la façade. Mais c'est un ajout moderne.

François 1er.

Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes.
Photos:Michèle Lebedel.

Un coup d'oeil à l'intérieur:

L'intérieur (actuellement occupé par le bureau du tourisme) était à l'origine orné de fresques, et doté de plafonds à poutres apparentes ornées.

Une belle porte sculptée ornée notamment de médaillons à l'antique subsiste entre deux des pièces.

Plafond à poutres (refaites) dans une des salles.

Le sous sol était occupé par des caves voûtées.


En route pour l'hôtel de Diane de Poitiers ...

Nous quittons la place de l'Hôtel de ville et empruntons la rue Sainte Croix. En chemin, notre guide nous fait observer une maison du XVIIIe siècle.



Dans la perspective de la rue se profile aussi  une des églises d'Etampes, toutes fondées par les Rois de France.

Il s'agit de l'église Saint Basile (XIIe,XVe, XVIe s) qui était tenue par un curé, contrairement à la collegiale Notre Dame, toute proche , qui , elle, était gérée par un collège de chanoines.


                           L'HOTEL  DIANE DE POITIERS.
Il est situé au 4 rue Sainte Croix et est occupé aujourd'hui par la bibliothèque.
Il est bien difficile à photographier par manque de recul.

              Photo: Marie-Christine Lerouvillois.

Il paraït moins monumental que l'hôtel d'Anne de Pisseleu: il a l'aspect d'une grande maison encastrée entre d'autres maisons, mais se distingue de sa voisine par sa porte cochère et sa façade plus ornée. Il aurait été construit en 1550 par un certain Esprit Hattes, receveur du Domaine royal d'Etampes. Lorsque Diane de Poitiers est faite duchesse d'Etampes par Henri II à la place d'Anne de Pisseleu, les revenus du domaine lui reviendront.
A remarquer: la porte cochère est encadrée de piliers à chapiteaux corinthiens et coiffée d'un fronton triangulaire. Les fenêtres du haut sont plus ornementées que celles du bas:elles sont encadrées de pilastres cannelés , à chapiteaux corinthiens elles aussi, et surmontées d'un bandeau de rosaces finement sculpté. Enfin on remarque l'alternance typique de la Renaissance plus avancée de frontons triangulaires et circulaires au dessus de ces fenêtres du 1e étage correspondant aux chambres. Ce n'est plus le style François 1er. Deux lucarnes dépassent de la façade sur le toit.

Détail des motifs sculptés de l'encadrement des fenêtres du bas.

Lorsqu'on pénètre dans le bâtiment, on découvre de belles portes sculptées. Sur les côtés de celle-ci on peut voir les lettres  C et  H entrelacées , initiales de Catherine de Médicis et Henri II.

                             Photo: Jacqueline Mazeau.
On voit mieux ce mélange de lettres ici : un H et 2 C entrelacés, mais on pourrait y voir aussi bien le D de Diane , et la lune est le symbole de Diane...

Au delà du premier bâtiment, on débouche dans une cour, et on prend alors toute la mesure de l'ampleur de l'hôtel particulier, qui comporte en fait 3 corps de bâtiment. Au fond de la cour, on retrouve sur la facade de la partie de l'hötel où est installée la bibliothèque les mêmes caractéristiques que sur la 1e façade.

La façade du corps de bâtiment de droite comporte une porte centrale, deux fenêtres au 1er niveau et deux lucarnes dépassantes comportant deux fenêtres superposées.

La porte centrale cintrée flanquée de colonnes corinthiennes était peut-être celle d'un ancien oratoire.

Dans sa partie supérieure est figurée la scène de la Pentecôte figurant le Saint Esprit avec les apôtres. Encore un jeu sur le nom du 1er propriétaire, ou plutôt sur son prénom (il se prénommait Esprit).
Au dessous on remarque un entrelacs de figures géométriques.

Chacune des deux lucarnes est richement ornée:on observe en haut des guirlandes de fruits avec au sommet une tête d'animal. Sur les côtés deux amours tiennent une massue, et des sphinxs sont figurés aux deux extrémités.

                                                          Photo: Jacqueline Mazeau.
Au revers du premier corps de bâtiment, au dessus d'une ancienne porte condamnée, figure une décoration qui évoque du cuir découpé, motif ornemental fréquent à l'époque.

L'HOTEL DE VILLE D'ETAMPES:
Il est situé à côté de l'hôtel Anne de Pisseleu. Le manque de recul dû à la présence du marché ce jour-là empêchait de prendre une vue d'ensemble. C'est pourquoi nous recourons à une photo internet. 

Il comporte actuellement 3 ailes réunies autour d'une cour fermée par une grille. Sous Louis XII, Etampes appartenait au domaine royal, et  Claude, la fille du roi, était comtesse d'Etampes.A la demande de celle-ci, Louis XII accorde en 1517 le droit à la ville d'avoir un maire et une maison commune, un hôtel de ville. Mais il faudra attendre 1523 pour que son successeur François 1er autorise l'achat d'une maison ( le bâtiment à clochetons et poivrières situé à gauche, qui date alors du XVe siècle) pour y installer l'Hotel de ville. Un peu plus tard, l'achat est fait en plus d'une autre maison (c'est l'aile du fond, plus basse) dite de Saint Christophe, une ancienne auberge (nous sommes sur la route du pélerinage de Saint Jacques de Compostelle). L'hôtel de ville associe donc deux anciennes maisons. L'ensemble est remanié au XIXe siècle, entre 1850 et 1855, suite à un effondrement de l'édifice; il est reconstruit par l'architecte Magne, qui ajoute à droite une aile Renaissance.

 Le bâtiment de gauche était de style gothique flamboyant, il a été reconstruit au XIXe en néogothique.

L'entrée de l'hotel de Ville évoque bien le style gothique . .

                                    Photo: Jacqueline Mazeau.
Ce détail décoratif au niveau de la porte d'entrée est typique du gothique.

Vue latérale: la tour d'escalier est d'origine.

L'ancienne maison Saint Christophe (au fond) abrite le musée municipal.

Notre guide nous entraîne dans une rue voisine, où nous allons découvrir l'arrière du bâtiment...

Qu'est-ce qu'on regarde donc là?
Quel groupe attentif et motivé!

Une petite échauguette bien sûr!
L'aspect de la façade arrière est plus sobre, mais on aperçoit encore une échauguette, élément décoratif qui posait à l'origine le statut social du propriétaire.
                                

En route vers le 4e hotel Renaissance: il faut aller le chercher dans un autre quartier :

Au passage, détail d'un décor de fenêtre.

L'HOTEL SAINT YON:
on le découvre au 17, rue de la Tannerie, dans l'ancien quartier des bouchers, et des tanneries. C'est l'hôtel le plus ancien, il date de la fin du XVe s.

On remarque deux tours dissemblables, elles appartiennent à l'origine à deux hôtels différents qui ont été réunis en 1599 par un nouveau propriétaire. Au XIXe, des modifications sont intervenues, et une aile au sud a été ajoutée.L'hôtel a été restauré entre 1999 et 2002. Le jardin , à l'arrière, descend jusqu'à la rivière d'Etampes, très utilisée par les tanneries..
 Il  était habité par des officiers royaux récoltant l'impôt. L'appellation "Saint Yon" date du XVIIe- XVIIIe s, du nom de la famille propriétaire d'alors. Au XVIIIe, cétait la demeure du maire d'Etampes, et à la fin du XVIIIe cela devient une tannerie. Puis divers propriétaires se succèdent. C'est actuellement une propriété privée.

Cette partie, à gauche, est d'origine et de style Louis XII.

Détail de la riche décoration de la lucarne.

Détail des sculptures de l'arête du toit.

Nous avons poussé jusqu'à la rivière d'Etampes, qui passe derrière l'hôtel Saint Yon... 


                                                                                                                        Photo: Michele Lebedel.
                                                Sur le pont qui franchit la rivière d'Etampes
                                         
                              Photo: Jacqueline Mazeau.
Quelques canards barbotent sur la rivière d'Etampes!

                                                                                                  Photo: Michele Lebedel.
                                                               Lavoirs au bord de la rivière.

Avant de prendre la voiture, j'ai été séduit par la rivière des prés, parallèle à la rivière d'Etampes, légèrement teintée par la lumière déclinante, et qui est curieusement enserrée enter deux files d'arbres.

JM Sattonnay.

Ce reportage a été réalisé dans le cadre des sorties du Hurepoix's Band, un groupe d'amis qui visitons le Hurepoix et parfois au delà depuis 2009.





samedi 29 octobre 2022

MAISONS D'ECRIVAINS EN ILE DE FRANCE: LA MAISON DE STEPHANE MALLARME A VULAINES SUR SEINE.

 C'est une agréable visite à faire, sous la houlette d'une jeune guide très sympathique, qui nous replonge dans un décor de la fin du XIXe siècle, aussi bien en ce qui concerne la maison que le jardin, reconstitué dans l'esprit de l'époque. C'est aussi une plongée aussi dans  le contexte littéraire et artistique de cette fin de siècle, tant Mallarmé, lui-même poète majeur, fut un familier des plus importants créateurs de son temps. Et puis s'il fait beau, c'est aussi un merveilleux moment que la visite du jardin /verger, surtout en automne.

                                               DECOUVERTE DE LA MAISON:

On la découvre au 4, quai Stéphane Mallarmé , dans le hameau de Valvins, à Vulaines sur Seine. Elle n'est séparée de la Seine que par le quai.

Elle est surplombée par un grand marronnier, cher au poète, comme tout le reste du jardin, qui le préoccupait beaucoup. 

Un petit panneau sous le marronnier montre bien qu'il avait de l'importance pour Mallarmé.
(on peut agrandir l'image en cliquant dessus).

Les visiteurs rejoignent bientôt  Lou, la guide, qui commence à leur donner quelques explications.

La façade côté Seine.
Elle est pleine de charme avec son décor végétal à l'ancienne. Déjà nous voyageons dans le temps.
Mallarmé  découvre en 1874 cette maison , une ancienne auberge de bateliers.Il est séduit par "la petite maison au bord de l'eau" et il en louera plusieurs pièces où il passera les étés avec sa femme Marie, une ancienne gouvernante, et ses 2 enfants Geneviève et Anatole (ce dernier mourra prématurément  en 1879 à l'âge de 8 ans) . Il a alors 32 ans, vit à Paris avec sa famille depuis 3 ans; il est professeur d'anglais (un travail alimentaire qui ne le motive guère). Il est dans une période de  creux artistique. Quand il prendra sa retraite anticipée en 1893, il louera plus de pièces et séjournera ici plus longuement, d'avril à octobre.C'est ici qu'il vivra les meilleurs moments de son existence.

C'est aussi dans cette maison qu'il mourra en 1898 comme l'indique la plaque apposée sur la façade. Il n'a que 56 ans.

A droite de la façade grimpe un escalier: celui que Mallarmé prenait pour accéder à ses appartements.

LA VISITE INTERIEURE:
Notre voyage dans le temps s'est poursuivi avec la visite de la maison.
Elle nous fait entrer dans l'intimité du poète: son décor familier a été sauvegardé , certains meubles viennent parfois de son logement parisien. On fait la connaissance de sa famille, à travers notamment de nombreux portraits. Des tableaux d'artistes amis, certains objets ou documents font référence à ses oeuvres , ou  sont l'occasion d'évoquer le milieu littéraire et artistique de l'époque, car Mallarmé y avait beaucoup d'amis. Edouard Manet d'abord, qui illustra certaines de ses oeuvres, Berthe Morizot, Degas, Renoir, Claude MonetPlus tard James Whistler, un proche,  les nabis Pierre Bonnard, Maurice Denis, Edouard Vuillard. Puis de jeunes poètes , admirateurs de celui qui était devenu le chef de file du symbolisme, comme Paul Valéry.

On pénètre d'abord dans une première piéce "de présentation", où s'affichent notamment les grandes étapes de la vie et de la carrière de Mallarmé. Puis on passera aux pièces habitées par la famille.

Portrait de Mallarmé par Nadar.
Sur ses épaules , un cadeau de Méry Laurent, muse de Manet - qui sera aussi un peu sa muse.

Mallarmé (1842-1898) écrivit ses premiers poèmes à 15 ans. Il connut une première période de fécondité littéraire dans les années 1863-1866 (il écrivit notamment Brise Marine et L'après midi d'un faune ), mais ses poèmes ne furent longtemps connus que par une petite élite. C'est après 1871, quand il est muté comme professeur à Paris, qu'il commence à fréquenter le milieu littéraire et artistique parisien : il s'y fera de nombreux amis. En 1884, l'ouvrage de Verlaine "Les Poètes maudits" le fait un peu plus connaître.Mallarmé était quelqu'un d'accueillant, d'accessible à tous. Dans les années 80, les "Mardis de Mallarmé" réunissent dans son appartement parisien de la rue de Rome écrivains et artistes. Il fera figure progressivement de chef de file du symbolisme, n'hésitant pas à créer une poésie parfois absconse. En déconstruisant les codes de la poésie (renonciation aux systèmes de strophes par exemple)  il va influencer de nombreux poètes par  la suite.

Nous allons maintenant évoquer quelques éléments de la visite:

Hina.

Te Fatu.
Photos de Claude Poirson.

Cette sculpture réalisée par Gauguin est l'occasion d'évoquer l'amitié de Mallarmé avec l' artiste. Elle a été réalisée par celui-ci lors d'un premier séjour à Tahiti. Il en fit cadeau au poète. Deux divinités de la mythologie polynésienne y sont figurées Te Fatu et Hina assimilables au faune et à la nymphe  du poème de Mallarmé L'Après midi d'un faune. Ce cadeau est donc un hommage à l'oeuvre du poète. Mallarmé aidera Gauguin à vendre ses tableaux. 


On peut voir aussi au musée un portrait de Mallarmé par Gauguin.

Le long poème (110 vers) de Mallarmé, L'Après midi d'un faune, est évoqué par ce tableau, qui reprend le sujet.

Photo: Claude Poirson.
Il est du peintre nabi Ker Xavier ROUSSEL.
Manet, grand ami de Mallarmé, illustra L'après midi d'un faune. On sait que le poème inspira Debussy (Prélude à l'après midi d'un faune) , et plus tard Nijinski qui en fit un ballet.


Photo: Claude Poirson.
Mallarmé aimait écrire des vers sur des éventails pour les femmes qu'il aimait. Ici c'est un véritable poème dédié à sa fille Geneviève qui s'y déploie.

Sur cet éventail ci le poème est plus succinct.
Photo: Claude Poirson
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

La guide évoque ici la peintre Berthe Morizot, grande amie de Mallarmé. Elle vint souvent à Valvins. Mallarmé deviendra le tuteur de sa fille Julie Manet ( nièce de Manet) à la mort de ses parents.
A droite, une robe de l'époque (2e moitié du XIXe s).

On passe ensuite dans les pièces habitées par la famille, et d'abord dans la "chambre de Mesdames Mallarmé" , Marie et Geneviève.



On y découvre par exemple que le peintre Degas s'intéressait à la photographie, avec ce double portrait de Renoir et Mallarmé. Et aussi la proximité du poète avec les Impressionnistes.

Photo: ClaudePoirson.
Ici un petit tableau de Julie Manet représentant Geneviève brodant au jardin.

On découvre ensuite la salle à manger: 

Photo: Michelle Lebedel.
On y trouve la table des "mardis de Mallarmé" rapportée de l'appartement de la rue de Rome; au centre de celle-ci, le pot à tabac où les invités puisaient. Mallarmé était un fumeur de pipe.

On accède ensuite au cabinet japonais reconstitué.

Photo: Dominique Michel.
C'est dans  ce remarquable meuble que Mallarmé rangeait ses poèmes .Il demanda à ce qu'on brûle après sa mort ce qui y était contenu, ne voulant pas que soient publiées des ébauches inachevées.

On passe ensuite dans la chambre de Mallarmé:


On passe ensuite dans une partie de la maison que Mallarmé n'a pas connue, et qui fut occupée quand sa fille Geneviève acheta la maison en 1902 avec son mari Edmond Bonnot.

Photo: Dominique Michel.
La chambre de Geneviève.

Dans cette partie de la maison on découvre un piano où joua par exemple Maurice Ravel.

Photo: Claude Poirson
Ici une curiosité: une lanterne magique de 1885. Elle projetait des images peintes sur des plaques de verre. Julie Manet en avait peint plusieurs.

Coup d'oeil enfin à la bibliothèque de Mallarmé que l'on découvre au rez de chaussée:

Photo: Dominique Michel

Berthe Morizot, Seurat, Vuillard et Nadar seront souvent les hôtes de Mallarmé à Valvins.

    Les héritiers de la famille conservèrent la maison jusqu'en 1985, date à laquelle elle est acquise par le département de Seine et Marne. Le musée fut ouvert en 1992.

Photo: Claude Poirson.
Portrait de Mallarmé par WHISTLER, autre grand ami du poète, connu en 1888 par l'intermédiaire de Monet.

* Allez, un  poème dont tout le monde connaît au moins le premier vers!

BRISE MARINE.

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893

Poème écrit dans les années 63-66.


                                         DECOUVERTE DU JARDIN:
Le visiteur poursuit son voyage dans le temps dans ce délicieux jardin , reconstitué par un paysagiste dans l'esprit de la fin du XIXe siècle. Ce jardin est aussi un verger, qui produit des fruits en abondance. Les visiteursau automne n'ont qu'à se baisser pour les ramasser, encouragé(e)es par la guide. On fournit même un sac pour emporter sa récolte!

 Mallarmé était un adepte fervent du jardinage. De nombreux extraits de ses lettres affichés ici et là en attestent!

La maison vue du jardin.



Le verger.
Il comporte de nombreux pommiers, et aussi un cognassier.

 
Des pommes au sol en abondance à cette saison tentent le visiteur.

Photo: Michèle Lebedel.
Elles donnent envie!


Le charme de l'automne en plus !





Ce petit montage  montre à quel point Mallarmé se souciait de son jardin:

Montage: Michèle Lebedel.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Cerise sur le gâteau, les visiteurs peuvent s'attarder à loisir dans ce jardin, bien agréable quand il fait beau. Des sièges y sont installés à dessein...



UN COUP D'OEIL AUX BORDS DE SEINE.
A l'époque de Mallarmé, la Seine n'était pas cachée au regard par des arbres comme maintenant. Le poète et sa famille avaient vue sur la Seine. 

Ce panneau en bord de Seine rappelle que Mallarmé avait la passion du canotage sur la Seine. Il avait aussi un petit voilier à lui.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

 Presqu' en face de la maison, derrière la terrasse d'un restaurant, une ouverture dans le rideau d'arbres offre une vue sur la Seine.

Les couleurs de l'automne commencent à teinter les arbres de la berge.

Charmante terrasse de restaurant avec vue sur la Seine..
Le restaurant s'appelle: " L'Anneau de Mallarmé"... 
sûrement celui où il attachait son bateau.

Un peu après le restaurant, une autre ouverture vers la Seine.

Il faut aller un peu plus loin pour que la vue s'élargisse.

Photos: Claude Poirson, Michèle Lebedel, Dominique Michel, JM Sattonnay.