correspondant agoravox

lundi 15 juin 2015

T'AS D' BEAUX OEUFS ,TU SAIS? Avec un portrait de Régis Colas, un passionné de l'exceptionnel.

              CES POULES QUI PONDENT DES OEUFS BLEUS , MARRON , ROSES .

La fameuse "Fontaine BELLERIE" chantée par Ronsard fait partie aujourd'hui de la propriété d'un habitant de Couture sur Loir, Régis COLAS, qui l'entretient remarquablement, la fleurit , la décore de  statuettes...Il  montre aussi volontiers aux voyageurs de passage sa curieuse collection d'œufs :  saviez-vous qu'il existait des races de poules dont les œufs sont de couleur?
Ce monsieur possède un poulailler, dont il recrute les pensionnaires en fonction de la couleur des œufs qu'elles pondront!
En fait , il se passionne pour les poules de collection, surtout celles qui ont une particularité exceptionnelle.
Ainsi la poule Araucana, dont la particularité est qu'elle n'a pas de queue, pond de jolis œufs bleus , qui de plus sont particulièrement résistants. Cette gallinacée est originaire du nord du Chili, et a été introduite en Europe en 1920.
La poule de Marans, elle, pond de magnifiques œufs brun roux. Elle porte le nom d'un village du Marais poitevin, donc celle-ci provient du terroir français. Son plumage noir avec des reflets roux est magnifique.
Petit détail qui nous a été fourni par notre hôte : le bleu des œufs de l'Araucana tient dès la ponte, mais si vous prenez dans votre main ceux de la Marans, celle-ci se tache de brun, la couleur ne se fixe que par la suite.
La poule Ayam Cemani, d'origine indonésienne, pond, elle, des œufs rose clair .Autre particularité: c'est une volaille très noire, avec des reflets d'argent et bleutés. Tout est noir chez elle : l'intérieur du bec, la crête ,la viande, les os! Les spécimens de race pure, très rares, se vendent jusqu'à 2000 euros  en Indonésie . En Europe, leur valeur marchande est moindre, car les sujets sont plus ou moins croisés.
On en apprend chaque jour sur la merveilleuse diversité de la Nature.
JMS.
                                                         DES IMAGES :


                                       Des œufs bleus , des œufs marron, des œufs rose clair...





                           La  poule Araucana n'a pas de queue et pond des œufs bleus.


Poule et coq de Marans: les œufs de cette espèce sont brun roux.

La poule Ayam Cemani est noire, très noire, et pond des œufs rose clair!

                                                               * * * * *
                                                                 
                                                             PORTRAIT.

     Régis COLAS, le "gardien" de la fontaine BELLERIE :  un passionné de l'exceptionnel.

Le propriétaire généreux d'une fontaine mythique!

Les amoureux de Ronsard qui, après la visite à Couture sur Loir du manoir de la Possonnière , demeure natale du plus grand poète du XVIe siècle, auront eu le courage et le temps de pousser à pied jusqu'à la fontaine Bellerie, à 2 km de là , feront sûrement la connaissance de Régis Colas , le "gardien" en quelque sorte de ce lieu mythique chanté par le chef de la Pléiade.
Ils découvriront alors un "passionné de l'exception", comme il se définit lui-même.
Et la première exception est d'avoir dans sa propriété  cette fameuse fontaine chère au poète! Exceptionnel aussi est le fait qu'au lieu d'enclore la dite propriété et de garder la dite fontaine pour lui seul, il en laisse le libre accès au public. Mieux encore, il l'entretient, l'orne de fleurs, décore ses abords de statuettes, dont une qui évoque la nymphe dont parle Ronsard. Pas pour lui seul, pour le bonheur du passant attiré là! Bravo, M. Colas, et merci!
Il vaut mieux ne pas venir voir la fontaine en voiture, la place est réduite. Néanmoins, si quelque automobiliste s'égare dans le chemin qui y mène, Régis lui offre généreusement la jolie prairie adjacente qui lui appartient pour faire ses manœuvres!


                         La Fontaine Bellerie, bien entretenue par les soins de Régis et Monique Colas.

La passion des poules de race.

Après avoir travaillé comme cadre à Tours, Régis a pris sa retraite et  s'est installé  avec son épouse dans une ancienne ferme, nommée La Belle Iris (autre nom de la fontaine), qui appartient à sa famille depuis 5  générations et qu'il a rénovée ; la fameuse fontaine faisait partie de cette ferme. Il s'agit pour lui d'un retour aux sources, dans tous les sens du terme, au contact de Dame Nature!


Régis  Colas montrant ses merveilles aux touristes de passage....

Et il a décidé de se consacrer à ses deux passions principales, deux passions qu'il aime visiblement à partager: : la fontaine, et l'élevage de poules de race . Et là encore, il recherche l'exception : la pureté de la race , qui l'amène  à aller chercher très loin parfois ses volailles. Ainsi, a- t-il dû faire venir de Slovaquie ses poules Araucanas ! Ses acquisitions doivent avoir des particularités exceptionnelles : d'où les trois espèces choisies , remarquables notamment par la couleur de leurs œufs (bleus, marron, ou rose clair- voir notre article ci dessus).
Et ce n'est pas fini: "Je pense trouver un couple de coq de Bali et un couple de poules dong tao" confie-t-il.
Mais savez- vous quelle est la particularité du coq de Bali? C'est un coq rieur!"Son chant imite le rire agricole d’un brave rural authentique comme je les aime!" explique Régis.
Mais sa recherche de l'exception va encore au delà :"C'est vrai que je pourrais passer pour un original avec mes volailles très rares, mes framboises jaunes, mes pommes de terres bleues d'Artois, mes fraisiers à fleurs rouge etc..." reconnaît-il.
" Comme vous pouvez le constater, je suis un grand enfant qui aime vivre l’exceptionnel", conclut-il.

PLUS D'IMAGES :


Une séduisante nymphe en écho à celle dont parle Ronsard dans son poème, et à droite un petit chevreau, autre référence au poème.


Sur le côté droit de la source, une fontaine illustrée d'une peinture naïve ,évoquant le poète in situ, œuvre d'un peintre amateur de Touraine réalisée à la demande de Régis Colas.


Et bien sûr le fameux poème de Ronsard est affiché là... (cliquer sur l'image pour l'agrandir).
  
Merci à M. Colas, qui aime partager ses passions,  pour les  informations qu'il nous a fournies.

A DECOUVRIR AUSSI:

             Sur les pas de RONSARD au manoir de la POSSONNIERE (Vallée du Loir)
http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2014/07/sur-les-pas-de-ronsard-au-manoir-de-la.html

 * Une partie de cet article a été reprise sur la page Facebook de l'Office du tourisme de Montoire .
VOIR:
https://www.facebook.com/pages/Montoire-Tourisme/462614470534975

dimanche 14 juin 2015

La collection d'IRIS de L'ARBORETUM MUNICIPAL de VERRIERES : une des plus importantes de France.

A l'occasion de mes reportages pour le Républicain de l'Essonne, je collecte des images : témoignage complémentaire ou photos - souvenirs pour qui veut.

A l' arboretum municipal de Verrières-le-Buisson, ancienne propriété d'un cousin des Vilmorin, 1500 iris ont été plantés depuis 2003, correspondant à 940 variétés différentes. Ils constituent l’une des plus importantes collections vivantes de cette fleur.
Chaque année une "FETE DES IRIS" est organisée par la municipalité au moment de la floraison. Cette fois, le 30 mai dernier, elle l'était dans le cadre du centenaire de l'installation des VILMORIN  à Verrières.


Bénédicte, une habitante de Verrières, a apprécié cette exceptionnelle plantation.

C'est pourquoi le public a pu découvrir , en plus des plantations d'iris, diverses animations.
Les belles aquarelles d'iris, de prunus et d'hydrangea  de l'herbier Vilmorin (1) , réalisées au XIXe siècle par des artistes japonais, dont le célèbre Foujita, pour la publicité de l'entreprise  étaient  par exemple  exposées  un peu partout sur le site.
Un atelier était mis sur pied pour sensibiliser le public au travail de restauration d'une partie de l'herbier, dont les planches doivent être numérisées à destination du muséum d'Histoire Naturelle. On espère des volontaires pour participer à ce travail. (2)
Des enregistrements de la voix de Foujita pouvaient être écoutés en trois points du site. Dans le sous bois, un groupe de personnes suivait une visite guidée de l'arboretum, tandis que d'autres s'essayaient à l'art de la calligraphie. Divers stands complétaient le dispositif, dans l'un d'eux on pouvait déguster des thés.

Un bel iris...

Il est un peu dommage que beaucoup d' iris, à cette date, aient été déjà fanés, mais on ne peut commander à la Nature!.« L'an dernier, la Fête est tombée au bon moment, cette année, la Nature était trop précoce » a  expliqué un des bénévoles des associations intervenantes.
Les amoureux des iris n'auront plus l'année prochaine qu'à surveiller l'évolution de la floraison pour visiter les plantations au moment le plus favorable...
JMS.
(1) et (2) Voir notre article: un herbier classé Monument historique à Verrières.
http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2015/06/un-herbier-classe-monument-historique.html

*Voir aussi notre article dans LE REPUBLICAIN du jeudi 4 juin.

                           PLUS D'IMAGES DE LA FETE DES IRIS:





Beaux iris.


Plus de 940 espèces représentées.



Stands divers à l'arboretum.


Les jeunes de l'association qui gère le site sont au charbon.


Les aquarelles de l'herbier Vilmorin étaient exposées ...


... un peu partout.


Affichages didactiques.


L'atelier de restauration de l'herbier Vilmorin.


Dans le sous-bois, visite de l'arboretum guidée par  Christian Siffre, le responsable de l'herbier Vilmorin.


En trois points du parc, la voix enregistrée de Foujita s'adressait au public depuis cette petite boite...


Belle lumière à l'arboretum le 30 mai.


A VOIR AUSSI:

La famille VILMORIN ouvre au public son arboretum privé de VERRIERES LE BUISSON.




vendredi 12 juin 2015

Un herbier classé MONUMENT HISTORIQUE: l'herbier VILMORIN à Verrières-le-Buisson.

A l'occasion de mes reportages pour le Républicain de l'Essonne, je collecte des images : témoignage complémentaire ou photos - souvenirs pour qui veut.

Dans le cadre du centenaire de l'installation de la famille Vilmorin à Verrières le Buisson, le public a eu accès à l'herbier de la famille Vilmorin, grâce à des visites guidées organisées par la mairie. Il est constitué d'un ensemble de 56 000 planches classées en 2007 au titre des Monuments historiques. Elles reflètent les travaux de la société Vilmorin depuis 1612 .Ce "trésor" est entreposé depuis 2003 à un étage de l'ancienne ferme expérimentale des Vilmorin, devenue aujourd'hui le centre culturel André Malraux. Il jouxte le château de la famille.

 
Dans la salle de l'herbier , au Centre culturel André Malraux.

Ainsi le 23 mai dernier, Christian Sifre, chargé par la commune de gérer ce patrimoine, a guidé les visites : il a brossé d'abord l' historique de la société Vilmorin , créée au XVIIIe siècle grâce à l'association entre Philippe-Victoire de Vilmorin , vite passionné de botanique après des études de médecine, et le botaniste Andrieu.

 
Christian Sifre montre un herbier intéressant par le « geste de botaniste » d'autrefois qu'il révèle.

Après avoir eu l'idée d'acclimater des plantes venues du monde entier, les Vilmorin, à la suite des travaux de Mendel sur la génétique des végétaux, entreprennent d'améliorer la nature en créant de nouvelles espèces. Ces démarches ont entraîné la constitution au fil du temps d'un imposant herbier.
La visite, passionnante, a permis de découvrir des exemples d'herbiers, intéressants aussi par les « gestes de botanistes » anciens qu'ils révèlent (façon dont ils fixaient ou présentaient leur plante, annotations diverses); les visiteurs ont pu prendre aussi connaissance grâce à certaines planches

 
Présentation des aquarelles "publicitaires" de la maison Vimorin , œuvres d'artiste japonais.
 
d'exemples d'amélioration de plantes (portant sur le blé notamment).Ils ont découvert aussi des planches illustrées destinées à la publicité de l'entreprise,, ou des aquarelles de fleurs réalisées par des artistes japonais, dont le célèbre Foujita , dans le même but . Un travail de tri et de mise en ordre d'une partie du fonds avant numérisation et transfert au muséum d'Histoire naturelle est en cours, et fait appel à des bénévoles.

Si intéressés par une participation à ce travail, contacter la mairie de Verrières le-Buisson au 01 69 53 10 37.
 
* Voir aussi notre article dans Le Républicain du 28 mai 2015.

* A découvrir aussi:

. Dans le cadre du centenaire de son installation à Verrières-le-Buisson, la famille VILMORIN ouvre son arboretum privé au public:
Voir:
http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2015/02/la-famille-vilmorin-ouvre-au-public-son.html

 . La collection d'IRIS de L'ARBORETUM MUNICIPAL de VERRIERES : une des plus importantes de France.
 
        Voir: http://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2015/06/lune-des-plus-importantes-collections.html                           



 

mercredi 10 juin 2015

Les conférences du Marais :TALLEYRAND et MADAME DE FLAHAUT, femme d'influence et romancière.


Pourquoi Mme de Flahaut?

Le nouveau cycle de conférences du château du Marais a débuté dimanche 7 juin par un exposé, illustré de documents d'époque projetés, autour de la figure de Mme de Flahaut. La fluidité du discours du conférencier, que seule pouvait permettre un connaissance intime du sujet, a fait ressurgir insensiblement dans le grand salon du château tout un monde d'autrefois, méconnu du grand public : car si l'on connaît en général les premiers rôles, rois ou empereur, on ne sait pas grand chose de leur entourage immédiat. Or Mme de Flahaut était une figure de ce monde là, à la fin du XVIIIe et au début du XIXe  siècle , intéressante en elle-même par son rôle, et  par sa qualité de romancière,  mais aussi en tant que représentante de cette société disparue.

 
Richard FLAHAUT pendant sa conférence, le 7 juin.

Mais une autre raison justifiait que son cas soit évoqué au Marais, dans le château de descendants de la famille Talleyrand : elle eut un enfant de Talleyrand, et plus tard  un petit -fils, dont elle prendrait soin, et  qui allait devenir un homme politique de premier plan. On ne s'étonnera pas que Richard Flahaut, notre conférencier, membre au demeurant de l'association des Amis de Talleyrand, se soit intéressé de près au sujet: il descend lui-même de la famille à laquelle , par son mariage, Adelaïde Filleul allait associer son destin , une des plus anciennes familles de la noblesse de France. 

Une figure du monde privilégié d'autrefois.

Adélaïde-Marie-Emilie FILLEUL naît en  1761 à Paris dans un milieu déjà privilégié, un milieu de fermiers généraux : sa mère, née du Buisson de Longpré, dont on dit qu'elle aurait été une des  maîtresses de Louis XV, a épousé un bourgeois du nom de Filleul, qui aura la charge importante de fournisseur aux vivres, mais mourra tôt. Devenue veuve, Mme Filleul aura bientôt un protecteur, en la personne du fermier général Bouret, un des hommes les plus riches de France. Il possède par exemple à Paris de nombreux terrains où l'on verra s'élever peu à peu beaucoup des beaux hôtels particuliers de la capitale. Mais la petite Adélaïde perd sa mère prématurément, alors qu'elle est âgée de 6 ans. C'est sa sœur aînée Julie, dont on dit qu'elle est la fille naturelle de Louis XV, qui va alors la reconnaître et l'élever. La famille a d'autant plus ses entrées à la cour que Julie Filleul épouse le marquis de Marigny, le frère de la Pompadour. Entre 6 et 16 ans, la jeune Adélaïde, comme toutes les jeunes filles de bonne famille, est éduquée au couvent, chez les bénédictines du faubourg Saint-Honoré. Elle passe ses vacances au château de Ménars, qui appartient à Marigny. Adolescente, elle pourra profiter des plaisirs de la vie parisienne, aller à l'opéra ... Sa sœur Julie se séparera de

                                                                     
                                                                      Mme de Flahaut

Marigny, aura une liaison avec le cardinal de Rohan , se remariera. Et à 17 ans, Adelaïde sera "casée" à son tour : elle épouse Charles-François de Flahaut, descendant d'une des meilleures familles de France, qui a 36 ans de plus qu'elle... Il a un frère capitaine des gardes du Roi à Versailles, un autre ministre, précisément surintendant des bâtiments de France . Une fois encore, on est dans les cercles du pouvoir.
                                                                     
 
Le château de Menars, dans le Loir et Cher.
 
M. de Flahaut et son épouse disposent même d'un appartement au Louvre! Lui-même en 1785 deviendra surintendant du Jardin des Plantes, où il remplacera Buffon. Madame de Flahaut, qui tient salon, y accueillera de nombreux scientifiques , comme Lavoisier avec qui les Flahaut se lieront; ils ont aussi leurs entrées au Palais-Royal, dans l'entourage du duc d'Orléans, et AdelaÎde deviendra proche de la duchesse de Chartres.
C'est à ce moment qu'un certain Talleyrand met le pied dans son salon. Mais nous y reviendrons.

Les hauts et les bas d'une femme d'influence.

A l'approche de la Révolution, Mme de Flahaut se mêle de politique: elle imaginera même un gouvernement qui compterait parmi ses membres Talleyrand et Mirabeau pour sauver la monarchie, en la rendant constitutionnelle. Cela n'aboutira pas.
La période révolutionnaire est bien sûr une épreuve: les pensions sont supprimées , Mme de Flahaut dont le mari a gagné Boulogne n'a plus de ressources. Après avoir "chipé" des passeports avec la complicité d'un fonctionnaire, elle gagne la Suisse, où elle retrouve le futur Louis-Philippe et son épouse Marie-Adélaïde. Elle aurait eu à ce moment-là une liaison de quelques mois avec le futur roi des français...Toujours est-il qu'ils gagnent l'Angleterre tous ensemble grâce à une somme d'argent envoyée de Paris par un ami d'Adéläïde.

 
Dans le grand salon du château du Marais...
                                                                                                                                  
Et la voici obligée, à Londres, de gagner sa vie: elle ouvre une boutique de marchande de modes, confectionne des chapeaux! Il paraît que ce fut un recours courant chez les aristocrates exilées !
C'est à ce moment qu'elle commence à écrire : sa première œuvre, Adèle de Sénange, un roman par lettres qui s'inspire de sa propre vie, plaît, ce qui renfloue ses finances.
Elle apprend alors que son mari a été guillotiné à Arras, compromis à tort dans une affaire de trafic de faux assignats.
Après un passage à Hambourg, où vit une importante communauté française, elle rentre à Paris avec un faux passeport. Son amitié avec Joséphine de Beauharnais va lui permettre d'y rester. Elle épouse en 2es noces un aristocrate portugais, José Maria de Souza, ambassadeur à Paris et homme de Lettres (il fera connaître la littérature portugaise en France). A partir de là, elle écrit un roman tous les deux ans, huit en tout. Sa proximité avec Joséphine de Beauharnais la relance dans les cercles du pouvoir, celui de Napoléon, d'autant que Talleyrand est un homme-clé de la période.

Mme de FLAHAUT et TALLEYRAND.

C'est donc en 1783 que Talleyrand pénètre pour la première fois dans le salon de Mme de Flahaut , au Louvre. Commence alors une liaison fidèle qui durera sept ans. Un fils leur naît en 1785, que M.de Flahaut acceptera et à qui il donnera son nom : il est prénommé Charles. Talleyrand ces années -là sera un père  très présent auprès de son fils naturel.
Les choses se gâteront entre les amants quand Talleyrand se rapprochera de Mme de Staël, qu'Adélaïde verra comme une rivale en amour... et en littérature. Une rivale, sur ce dernier point, à égaler voire à surpasser.

 
Mme de Flahaut et son fils Charles, par Mme Labille-Guiard.
 
 
Le temps passa. En 1805, le jeune Charles de Flahaut a quinze ans: il va proposer ses services à Napoléon, dont il veut devenir l'aide de camp. Talleyrand l'aurait encouragé dans cette démarche. Il devra attendre un peu: Napoléon l'affectera d'abord à l'état-major de Murat. A 17 ans , il devient l'amant de Caroline. Puis il sera envoyé auprès de Mercier, et ne deviendra l'aide de camp de Napoléon qu'en 1813. Il participera à la plupart des grandes batailles napoléoniennes.
La famille est reçue à la Malmaison, et le jeune Charles est très ami avec Eugène de Beauharnais. Et voici qu'Hortense, sœur du précédent, a une aventure avec lui en 1809-1810. Hortense tombe enceinte, on l'envoie en Italie pour dissimuler l'affaire, mais elle accouchera en Suisse d'un fils prénommé Charles-Auguste qu'on attribuera à un valet nommé Demorny. Mais qui va recueillir l'enfant et l'élever? Mme de Flahaut, folle de bonheur!


                                                                  Charles de Flahaut.

Charles de Flahaut, le fils de Talleyrand et de Mme de Flahaut, restera fidèle jusqu'au bout à Napoléon, allant à sa rencontre à son retour de l'île d'Elbe, veillant sur lui à Waterloo. Ce qui lui vaudra la nécessité de s'exiler à Londres après la chute de l'Empire, protégé de loin par Talleyrand. Il y épousera une riche héritière anglaise , Margaret Mercer Elphinstone, fille de l'amiral Keith. Il pourra revenir avec sa femme à Paris après 1830, à l'avènement de Louis-Philippe. Ils deviendront des familiers de la cour.
Installée dès 1822 dans un appartement de la rue Saint-Florentin, Mme de Flahaut, devenue Mme de Souza, y rouvrira un salon. Elle perdra son  second mari en 1825 et déménagera rue Saint-Honoré. Elle meurt en 1836  et est enterrée au Père Lachaise près de JM De Souza dont la dépouille sera rapatriée dans le château familial de Mateus en 1964.

 
Le duc de Morny, petit-fils de Talleyrand et de Mme de Flahaut, demi-frère de Napoléon III.

Quant au petit-fils de Talleyrand et de Mme de Flahaut , Charles-Auguste Demorny, il devint le fameux  duc de Morny, un homme politique de premier plan à l'ombre de son demi-frère Napoléon III (puisqu'Hortense ,leur mère, était mariée à Louis Bonaparte, frère de l'Empereur). Il sera par exemple ministre de l'Intérieur de 1851 à 1852; il mourra en 1864.
JMS

     *  PROCHAINE CONFERENCE AU CHATEAU DU MARAIS LE 28 JUIN à 15h :

       « Mme de Maintenon face à Mme de Montespan»


Agnès Walch.


Pour connaître le programme de tout le cycle de conférences, cliquer sur:

http://jmsphotographies.blogspot.com/2015/04/programme-des-conferences-du-chateau-du.html

 

 
Château du Marais, Le Val Saint Germain , Essonne. 
 
A VENIR AUSSI LE SAMEDI 19 SEPTEMBRE (Journée du Patrimoine):
 
5 ANNEES A LA RECHERCHE DE LA BEAUTE EN HUREPOIX
 
DIAPORAMA
 
Photographies de Jean-Maurice Sattonnay.
 
Première projection à 15h dans le grand salon du château.