correspondant agoravox

dimanche 26 septembre 2010

L'échec scolaire est-il inévitable?Le modèle finlandais.(version allégée).

Un journaliste anglais du Times,P.Gumbel,dont les filles sont scolarisées en France,se livre dans son ouvrage "On achève bien les écoliers" à une critique sévère du système scolaire français,qui stresse les élèves,et surtout est loin d'être aussi performant que les partisans du statu quo veulent bien le dire.




On sait depuis Montesquieu et Voltaire la fonction décapante du regard neuf de l'observateur étranger,et ce point de vue venu d'ailleurs m'a bien intéressé.



P.Gumbel se fonde d'abord sur des tests comparatifs internationaux (notamment la mesure PISA) qui montrent d'une part que le taux d'échec scolaire est bien plus fort en France que dans d'autres pays (même s'il y a pire) ,et qu'en même temps l'élite y est plus rétrécie qu'ailleurs.



Il s'attarde longuement sur le système finlandais,le plus performant d'après les statistiques internationales,qui était très proche à l'origine du nôtre,mais a su évoluer positivement.



Sur quels principes fonctionne l'école en Finlande?



-un professionnalisme des enseignants,obtenue par une formation pédagogique solide,pas seulement académique.De plus ils sont bien payés (3300 euros en moyenne par mois) et respectés.



-un fonctionnement souple,non statique:le groupe classe n'est pas intangible;un professeur peut s'occuper individuellement de tel élève pendant un temps donné,ou d'un petit groupe ayant besoin d'un soutien intensif,avant que les élèves concernés rejoignent le reste du groupe qui pendant ce temps s'est livré à une autre activité avec un autre enseignant ...etc..."Les enseignants sont rarement seuls avec leur classe entière:pour de nombreux cours d'autres enseignants viennent les aider".Et on privilégie les méthodes qui rendent l'élève actif plutôt que le cours ex cathédra.



- l'école finlandaise n'abandonne pas l'élève à son échec,comme le fait plus ou moins l'école française pour diverses raisons (programme à poursuivre,groupe classe intangible ,souci de l'élite etc...):"Nous voulons que tous les élèves apprennent,donc nous répétons jusqu'à ce que ce soit le cas" selon la principale adjointe d'un collège.La notation formative traditionnelle,absurde et humiliante, qui ne fait que "classer" les élèves" et renvoie de façon incessante certains d'entre eux à leur "nullité"-d'autant plus que le soutien chez nous est très insuffisant-est remise en question en Finlande.On imagine des systèmes d'évaluation qui permettent à l'élève de s'évaluer par rapport à lui-même et non par rapport aux autres:"Quelles compétences ont-ils acquises,et lesquelles doivent-ils travailler?"Ainsi chaque élève se sent soutenu,reprend confiance,se sent mieux à l'école... D'ailleurs une théorie intéressante développée dans ce livre est que "le bonheur (à l'école) est un ingrédient clé d'un apprentissage réussi".



-Gumbel a pu constater qu'en Finlande,on pouvait enseigner moins pour que l'élève apprenne plus:dans telle école,on n'a que 20h par semaine de cours.L'idée d'une diversification des activités dans l'école,permettant aux élèves moins à l'aise dans les matières purement intelectuelles,de trouver le moyen de développer des aptitudes autres qui leur permettent de se valoriser,est également présente.Toutes choses qui hérissent les tenants du système actuel.



Intéressant essai,qui souligne notamment que,même si les capacités des élèves ne sont pas les mêmes (Gumbel ne propose pas d'élever la masse au niveau de l'élite),l'école PEUT FAIRE MIEUX que ce qu'elle fait en France pour prendre en compte positivement chaque élève et le faire progresser.D'autre part,on voit que l'école élitiste n'est pas si performante,même pour l'élite (moindre qu'en Finlande par exemple),et que finalement TOUS les élèves seraient bénéficiaires d'une évolution de l'école qui irait dans ce sens.Enfin,il existe suffisamment de tensions,voire de violence dans nos écoles,pour qu'on se donne la peine d'aller examiner de plus près des expériences plus heureuses.



A lire:"On achève bien les élèves" de P.Gumbel.Grasset.



jmsatto,professeur de français retraité.

(2e version,parue sur LE POST).

samedi 25 septembre 2010

L'échec scolaire est-il inévitable?

J'ai lu le livre de P.Gumbel:"On achève bien les élèves".Compte-rendu...

Je me rappelle Jean Guéhenno,pourtant un grand humaniste,déclarant à la télévision dans les années 70: « Que voulez-vous,les enfants n'ont pas tous les mêmes capacités ».Cet écrivain ne disait-il pas tout haut ce que la plupart des enseignants pensent plus ou moins en leur for intérieur ,et qui concourt -en les déculpabilisant-à l'immobilisme de notre système éducatif depuis des années,roc inattaquable où viennent se briser périodiquement les maigres vagues de la Rénovation?

Il y a les élèves-le plus grand nombre tout de même-qui bénéficient (plus ou moins) du système,et puis il y a ceux qui peinent,qui n'y arrivent pas,à qui l'école renvoie sans cesse d'eux-mêmes une image dévalorisée,et qui de ce fait «  ne l'aiment pas ».

En France 4 élèves sur 10 arrivent enb 6e avec de graves lacunes en lecture, écriture, calcul, 130000 jeunes sortent encore du système scolaire chaque année sans diplôme ni qualification....Les enfants d'ouvriers et d'employés ont deux fois moins de chances d'accéder à l'enseignement supérieur que les autres catégories sociales...Les chiffres sont connus.

Peut-on y faire quelque chose?

Certains jugeront que les rénovateurs nous proposent toutes sortes de bouleversements des habitudes scolaires,sans qu'on soit sûr que ce qu'ils préconisent changerait sensiblement la donne. Faut-il prendre le risque,en la « chamboulant », de détruire l'Ecole française,une Ecole à qui on reconnaît souvent un bon niveau, sur le plan intellectuel,et ceci pour une minorité qui n'arrive pas à en tirer profit?

N'est-ce pas là un raisonnement purement élitiste? L'Education nationale ne faillit-elle pas à sa mission en abandonnant finalement à l'échec -et à la souffrance qui y est liée-une part importante des enfants qu'elle accueille?Nous aimons tous les bons élèves,parce qu'ils nous justifient:quel plaisir de constater qu'ils ont pleinement tiré parti de ce que nous leur enseignons. Qui prétendra que nous ne considérons pas souvent ceux qui ont du « mal » au mieux comme des cas désespérés,pour lesquels nous ne pouvons pas grand chose car il faut « avancer le cours » pour les autres,au pire comme une gêne,une entrave à notre enseignement,surtout lorsque certains réagissent à leur situation par des problèmes de comportement...Nous ne voyons alors qu'une seule issue au problème: nous débarrasser d'eux (réorientations,envoi dans un autre établissement...etc...).

On ajoutera que la contrainte du programme, la structure classe avec des élèves nombreux,nous empêchent d'apporter un soutien suffisant à ces élèves. Et puis il faudrait davantage de moyens...Alors tant pis,on continue comme ça.

Mais si,par d'autres méthodes ou dispositifs,l'école pouvait mieux faire pour les plus faibles,sans faire baisser le niveau des meilleurs,le jeu du changement n'en vaudrait-il pas la chandelle?

Des tests comparatifs internationaux:

Dans son livre au titre peut-être un peu trop provocateur: « On achève bien les écoliers »,Peter Gumbel,un journaliste anglais du Times dont les filles sont scolarisées en France,et qui a observé ,médusé,notre système scolaire avec le regard neuf de l'observateur étranger, apporte sur ce dernier point des éléments intéressants.

Des tests comparatifs internationaux ont montré par exemple que les élèves français obtenaient en moyenne en maths des scores plutôt médiocres;les résultats sont bien meilleurs au Canada ,en Australie ou au Pays Bas. Pire encore,cette élite qu'on veut préserver est bien plus maigre dans notre pays que dans d'autres:d'après l'étude PISA 2003,3,5°/° des élèves français atteignent le niveau 6 en maths (le meilleur),contre 9°/° en Belgique,8°/° au Japon ou en Corée;à l'inverse,17°/° de nos élèves ont une moyenne correspondant au niveau 1,le plus faible,contre 7°/° seulement des petits Finlandais,et nous sommes moins bons que la Canada,l'Australie ou l'Islande. On constate les mêmes tendances en Sciences ou en lecture.

Voici qui met à mal la légende de la qualité exceptionnelle de notre enseignement:l'élitisme ne paie pas tant que cela;et ces chiffres montrent surtout que l'ECOLE PEUT effectivement MIEUX FAIRE que ce que nous faisons!Tout ceci a été confirmé par de nombreux autres tests. Cette démonstration étant faite,il serait COUPABLE alors de ne pas chercher les moyens d'améliorer la notre !

Le modèle FINLANDAIS.

Oui,l'école peut mieux faire. Peter Gumbel dans son livre cite l'exemple de la Corée,qui a acquis en peu de temps un système scolaire des plus efficaces,alors que c'est une nation « comptant à l'origine une population largement illettrée,ne possédant pratiquement aucun bâtiment scolaire en 1953 »;ou encore Singapour.

Mais surtout,c'est un autre grand intérêt du livre,l'auteur évoque longuement le cas de l'école finlandaise,la plus performante,et qui a su transformer son système éducatif « à l'origine assez proche de celui de la France d'aujourd'hui ».

Ses principales caractéristiques?

-l'accent est mis sur la formation professionnelle ,pratique (gestion de la classe)des professeurs,pas seulement académique. De plus on leur fait confiance (pas d'inspecteurs) et ils sont bien payés (en moyenne 3300 euros par mois) et respectés.

-une organisation souple,non statique comme en France:soutien individuel intensif par exemple à tel enfant ayant des difficultés de compréhension:un professeur s'occupe de lui individuellement avant qu'il ne rejoigne ses camarades. De plus « les enseignants sont rarement seuls avec leur classe entière. Pour de nombreux cours,d'autres enseignants viennent les aider ».Gumbel cite le cas d'un CP qu'il a visité,où une partie des élèves chante des chansons,tandis qu'une élève « travaille son calcul mental avec un enseignant ».Des élèves en grosses difficulté avec la lecture et l'écriture bénéficient d'un soutien intensif dans ce domaine en petit groupe avant de rejoindre leur classe normale...etc...Autant que possible on privilégie des méthodes actives,plutôt qu'un cours ex cathédra.

-"Nous devons enseigner moins à nos enfants pour qu'ils apprennent davantage":ce principe revendiqué à Singapour est aussi appliqué en Finlande,par exemple dans telle école qui n'a que 20 heures de cours par semaine.

-L'esprit de l'école finlandaise est différent: l'auteur cite l'adjointe au principal d'un collège d'Helsinki: »Nous voulons que tous les élèves apprennent. Donc nous répétons jusqu'à ce que ce soit le cas ».On essaie d'ailleurs d'évaluer l'élève par rapport à lui-même,et non par rapport aux autres: »Quelles compétences ont-ils acquises et lesquelles doivent-ils encore travailler? ».Il ne s'agit pas de « classer » les élèves par la notation comme en France. On supprime même les notes dans certaines écoles,pour éviter cet écueil. Tous les élèves se sentent aidés et encouragés,aucun ne se sent « abandonné ».L'évaluation en Finlande est une aide à la formation et non un outil de sélection.

Résultat:beaucoup plus de bons élèves qu'en France,beaucoup moins de mauvais. L'idée selon laquelle s'occuper des élèves en difficulté pourrait se faire au détriment de l'élite s'effondre!

Le bonheur à l'école,facteur de réussite.

Une autre idée intéressante du livre de P.Grumbel est cette idée que le bonheur à l'école est « un ingrédient clé d'un apprentissage réussi ».Comment y parvenir? En faisant en sorte que l'apprentissage soit un plaisir,par des méthodes actives notamment. En diversifiant les possibilités pour les élèves de se valoriser en leur proposant aussi des activités non intellectuelles comme le sport,la musique,ou toutes sortes d'activités cantonnées jusqu'ici dans la sphère extra scolaire. Car Gumbel ne nie pas que tous les élèves n'ont pas forcément les mêmes capacités,mais il s'agit de le s prendre tous en compte positivement. En leur redonnant confiance surtout par l'attention portée à chacun et les progrès qui en résultent.

Gumbel met vigoureusement en cause le système français,qui stresse les élèves à tous les niveaux: il renvoie constamment ,à travers les procédures d'évaluation,faute d'aide suffisante apportée,ceux qui sont en difficulté à leur « nullité » (pas étonnant que 30°/° des élèves « n'aiment pas l'école »)et les y enfonce. Mais selon Gumbel,même les « bons élèves »-et que dire des « moyens »?- sont stressés par un système de notation traumatisant autant que discutable,qui leur fait souvent perdre confiance en eux,et il y voit une des raisons du fait que l'élite scolaire en France est moins nombreuse que dans d'autres pays.

Toujours est-il que l'exemple de l'école finlandaise est troublant.

Le Nouvel Observateur titrait un peu maladroitement à propos du livre de Gumbel: »le livre que tous les parents devraient lire »;pour quoi faire?Monter les parents contre les enseignants?C'est stérile. Non,je pense que ce sont les enseignants qui devraient le lire,pour affiner leur propre réflexion sur l'école et être peut-être plus réceptifs à une évolution possible. Mais c'est aux autorités de l'Education nationale qu'il incombe de chercher les moyens de faire évoluer le système,car les initiatives individuelles,comme le montre d'ailleurs Gumbel,sont parfois mal ressenties et peuvent déboucher sur un conflit.

A lire:"On achève bien les élèves" de P.Gumbel-Grasset.

Jmsatto: www.jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com

jeudi 23 septembre 2010

COURS LE MATIN,SPORT L'APRES MIDI: pour ou contre?


professeur et élèves de l'atelier journal du collège Charcot de Fresnes visitant les locaux du journal LE MATIN en 1984.


   Ma première réaction à l’annonce de ce projet : l’irritation. Encore un ministre qui sort brusquement de son chapeau une réforme incongrue, que l’on ressent comme arbitraire car elle ne paraît répondre à aucune nécessité, sinon au désir de tout ministre de l’Education nationale de « marquer » son passage à son ministère.

    Et qu’est-ce que c’est que cette idée d’imposer du sport aux jeunes tous les après midis : et si par exemple ils n’aiment pas cela ?

    Et puis on en apprend plus : 1700 élèves à cette rentrée vont –déjà !- « expérimenter » ce système ; et alors qu’il n’a été question que de sport dans les medias jusqu’ici (s’agit-il d’un plan com ? Le sport est populaire, donc l’idée de plus de sport peut plaire à l’opinion…) : les élèves auraient le choix entre le sport et différentes activités cantonnées jusqu’ici dans la sphère extra scolaire (dans le cadre des foyers socio-éducatifs par exemple, qui fonctionnent peu en général car s’ajoutant à de longues journées de travail) :informatique, théâtre, musique…que sais-je ?Et on solliciterait les compétences d’animateurs locaux afin d’élargir le choix.

  J’aime mieux cela !

  Et il se pourrait bien alors que ce projet vienne en fait de loin, soit l’aboutissement de tout une réflexion sur l’école des dernières décennies, soit un nouveau levier actionné dans l’espoir de la changer, enfin !

   L’école qui reste largement élitiste, par exemple au collège : tous les élèves, quelles que soient leurs capacités ,leur milieu social d’origine, obligés de suivre le programme tous au même rythme ,dans le cadre de la classe traditionnelle, avec ce que cela entraîne pour une large part d’entre eux d’échec douloureusement vécu, d’humiliation chronique, et finalement de dégoût et de rejet de l’institution scolaire, le tout aboutissant à une sélection par l’échec qui est tout sauf épanouissante…et peut même avoir des conséquences sociales !Oh je sais, des efforts ici et là ont été faits pour prendre en compte les différences entre les élèves : groupes de niveau, groupes de besoin…que sais-je encore ? Mais qui osera affirmer que le système a globalement véritablement changé ?

  Si bien sûr il faut continuer à prôner et à organiser cette prise en compte des différences, s’il faut s’efforcer de « tirer vers le haut » le mieux possible chaque élève, c’est sûrement une bonne chose à mon sens que de donner à chacun dans le cadre de l’institution scolaire d’autres possibilités d’épanouissement ; l’institution scolaire avec son système de notation désséchant et humiliant pour les plus faibles, est loin de prendre en compte toutes les potentialités des élèves : rappelons-nous par exemple que l’actrice Sandrine Bonnaire était une élève de CPPN ou équivalent !Sans doute l’existence d’ateliers-théâtre dans son collège aurait-il été pour elle une façon de mieux vivre sa scolarité, en lui offrant une possibilité de se valoriser.

   Oui ceci vient de loin : en 1983-84, au collège Charcot de Fresnes, cette analyse de l’institution avait déjà conduits quelques-uns d’entre nous à proposer un après midi éducatif tous les quinze jours où les cours étaient remplacés par des ateliers animés par des professeurs en fonction de certaines compétences particulières qu’ils avaient ,mais aussi par des animateurs culturels de la ville de Fresnes notamment, avec qui nous avions établi un partenariat :les élèves avaient le choix entre du théâtre,un atelier ciné-club,le club journal, de l’informatique, de la danse moderne, un atelier sculpture, de la photo,de la cuisine anglaise, du soutien en maths, etc…etc.. et différents ateliers de sport (projet audacieux à l’époque, mais reconnu par l’académie de Créteil qui l’avait présenté officiellement dans ses locaux !).Cela dura toute une année, puis ce fut abandonné car tous les enseignants ne se sentaient pas à l’aise dans ce système qui remplaçait tout de même des cours ; on craignait que le programme en pâtisse. Mais j’ai vu bien des élèves en échec total retrouver le sourire et un peu de confiance en eux parce qu’ils vivaient quelque chose de positif enfin dans l’établissement !

 27 ans plus tard, un ministre propose d’appliquer cela à grande échelle ! C’est lent l’évolution dans l’éducation nationale !

  Mais quelques problèmes vont se poser : comment « faire le programme » en moins de temps : ou l’on allège les programmes (certains s’écrieront qu’on les appauvrit !), ou on allonge sur l’année le temps de travail, ce qui aboutira à la réduction des vacances d’été à un mois (hum !hum !).Certains soupçonneront le gouvernement de proposer cela pour réduire le nombre des postes d’enseignants, et on aura du monde dans la rue !Est-il utile comme me dit un ami de prendre tant de temps aux cours?

Le fait que la proposition émane d’un gouvernement largement discrédité n’arrangera pas les choses.

Dommage, sans doute !

Jm Satto

Professeur de Lettres retraité.

www.jmsatto.blogspot.com

photo: Professeur et élèves de l'atelier journal du collège Charcot de Fresnes visitant les locaux du journal LE MATIN en 1984.

Cours le matin,sport (ou activités diverses)l'après-midi:qu'en penser?(2e version parue sur mon blog du Monde)

Ma première réaction à l’annonce de ce projet:l’irritation.Encore un ministre qui sort brusquement de son chapeau une réforme incongrue,qui paraît ne répondre à aucune nécessité sinon au désir de tout ministre de l’Education nationale de “marquer”son passage au ministère!

Et qu’est-ce c’est que cette idée d’imposer du sport tous les après midis aux élèves?Et si par exemple ils n’aiment pas cela?

Et puis les medias finissent par nous en apprendre plus:une centaine d’établissements vont-déjà-à cette rentrée expérimenter ce système,1700 élèves sont concernés…Et il ne s’agirait pas seulement de sport:les élèves pourraient aussi choisir entre diverses activités cantonnées jusqu’ici dans la sphère extrascolaire (dans le cadre des foyers socio-éducatifs par exemple,qui fonctionnent en général peu car s’ajoutant à de longues journées de travail):journalisme,théâtre,atelier cinéma ,secourisme …etc…On solliciterait aussi les compétences d’animateurs locaux afin d’élargir le choix…

J’aime mieux cela!

Il se pourrait bien alors que ce projet vienne de loin,qu’il soit lié à toute une réflexion sur l’école depuis 30 ans,et ne constitue qu’un nouveau levier,particulièrement puissant,actionné pour enfin changer un système scolaire régulièrement mis en cause sans que rien-ou si peu-ne se passe!


Un système qui reste largement élitiste,par exemple au collège:tous les élèves,quelles que soient leurs capacités,leur milieu social,obligés de suivre le programme tous au même rythme,dans le cadre de la classe traditionnelle,avec ce que cela entraîne d’échec douloureusement vécu,d’humiliation chronique,et finalement de dégoût et de rejet de l’institution scolaire,une vraie violence permanente faite à bien des élèves aboutissant à une sélection par l’échec peu motivante…on ne sera pas étonné que cela puisse en retour engendrer une autre violence,sociale cette fois!

Oh je sais,des efforts ont été faits ici et là pour prendre en compte les différences entre les élèves:groupes de niveaux,groupes de besoin,soutiens…Processus pas toujours bien vécus par les élèves concernés,ce qui n’a fait que renforcer le système.Qui osera affirmer qu’il a globalement véritablement changé?

Si bien sûr il faut continuer à prendre en compte les différences entre les élèves,de toujours chercher les moyens de les “tirer vers le haut” sur le plan strictement scolaire,c’est sûrement une bonne chose à mon sens de donner à chacun dans le cadre de l’école d’autres possibilités d’épanouissement.L’institution scolaire,trop rationaliste,est loin de prendre en compte toutes les potentialités des élèves.Je cite toujours le cas de l’actrice Sandrine Bonnaire,ancienne élève de CPPN ou équivalent.Sans doute l’existence d’ateliers théâtre dans son collège aurait-elle été un moyen de mieux vivre sa scolarité,en lui offrant une possibilité de se valoriser.

S’agit-il de rechercher,pour les élèves, le bonheur pour le bonheur?

Les partisans de la réforme en cours avancent,statistiques à l’appui, l’argument selon lequel une scolarité mieux vécue,plus épanouie,avec des rythmes de travail moins oppressants (tout enseignant admettra que les élèves sont en général plus réceptifs le matin) entraîne une nette amélioration des résultats strictement scolaires...

Personnellement,je ne cache pas que cette réforme me paraît intéressante.

Et en effet elle vient de loin! En 1983-84,au collège Charcot de Fresnes,certains d’entre nous,nourris de la réflexion qui se déployait sur l’école en ces temps de rénovation des collèges (Rénovation qui ne fut pour l’essentiel qu’un faux semblant,et n’entama en rien le système),avions proposé l’organisation d’un après-midi éducatif tous les quinze jours,où les cours étaient remplacés par des ateliers animés par des professeurs en fonction de compétences particulières qu’ils avaient,mais aussi par des animateurs culturels de la ville de Fresnes avec laquelle nous avions établi un partenariat.Un choix assez vaste avait été offert aux élèves: atelierjournal ,théâtre, informatique, photo,sculpture,cinéma,dans moderne,secourisme,divers ateliers de sport etc… sans oublier le soutien en maths!Projet audacieux pour l’époque,mais reconnu par l’académie de Créteil qui l’avait présenté officiellement dans ses locaux!

Cela dura toute une année,puis fut abandonné parce que tous les enseignants n’étaient pas forcément à l’aise dans ce système,et surtout cela mordait par trop sur le programme!Mais j’ai vu bien des élèves en échec habituellement retrouver le sourire et un peu de confiance en eux parce qu’ils vivaient enfin quelque chose de positif dans leur établissement!

27 ans plus tard,un ministre propose d’appliquer cela à grande échelle!C’est lent l’évolution dans l’Education nationale!

Les objections vont sûrement fuser:comment “faire le programme” en moitié moins de temps?Ou bien on va l’alléger,et on accusera le ministre de l’appauvrir.Ou bien on va prolonger le temps scolaire,et réduire les vacances d’été à un mois,et je serais étonné que cela soit bien reçu dans les salles de profs.Certains soupçonneront le gouvernement de proposer cela pour réduire encore le nombre d’enseignants,ou encore pour leur imposer subrepticement 35 h de présence dans l’établissment…et on aura du monde dans la rue!

Enfin le fait que la proposition émane d’un gouvernement en bout de course et assez largement discrédité n’est pas un facteur favorable pour faire passer une telle réforme.

Le processus de l’expérimentation est assez habile cependant:il sera très intéressant de suivre de près ce que cela aura donné dans les établissements concernés.

mercredi 22 septembre 2010

VOYAGES SCOLAIRES:faire payer le voyage des profs par l'établissement,une fausse bonne idée...

Depuis peu,sur la demande d'ailleurs d'une association de parents d'élève,on demande aux établissements,lorsqu'un voyage scolaire est organisé,de payer le voyage des profs accompagnateurs.Que se passait-il auparavant?Les organismes de voyage proposaient des soi-disant gratuités aux enseignants participant au déplacement,mais haussaient d'autant le prix global du voyage,et donc le prix par élève (chaque famille devant acquitter une somme correspondant au prix global divisé par le nombre d'élèves):ce qui revenait à faire payer le voyage des profs par les familles.


A première vue,on ne peut que  louer  cette mesure:l'idée que les familles paient pour les profs paraît odieuse.En réalité,je suis désolé de dire qu'il s'agit là d'une pure démagogie,et d'une solution qui n'aboutit qu'à entraver les projets pédagogiques.

Le coût du voyage des 3 ou 4 accompagnateurs pour 50 élèves par exemple,réparti sur l'ensemble des familles,représente un surplus infime à payer .Il faut dire que par principe la plupart des enseignants dans ce type de projet refusent de payer leur voyage:est-ce discutable?Les profs voyagent partiellement sur leur temps scolaire,et ils sont déjà payés pour ce qu'ils ont à faire sur ce temps-là.Cependant,il y a dépassement,puisqu'ils sont responsables des élèves jour et nuit,et même le week-end.Si quelques collègues admettent le principe d'une certaine participation financière,notamment pour donner un "coup de pouce"aux élèves dont les familles ont des difficultés,la plupart s'y refusent,et donc il faut" faire avec" cette réalité si on veut monter un projet.

 Alors quelle est la conséquence de cette mesure? Si 4,5 voyages ou plus sont projetés dans l'établissement,cela fait monter la somme que celui-ci doit fournir.Et ce qui devait arriver arriva:l'établissement dispose pour ce chapitre de moyens trop limités,ce qui aboutit donc à restreindre le nombre de voyages,et tel ou tel collègue a le désagrément de devoir renoncer -avec au mieux la promesse qu'on penserait à lui l'année d'après- au projet pédagogique qu'il avait concocté pour ses élèves.Oui,mais ces élèves ci,que j'ai aujourd'hui,que deviennent-ils?Ils n'ont pas le droit de bénéficier d'un projet auquel je crois?

  Cette mesure apparemment judicieuse devient donc juste une entrave pour ceux qui croient au voyage comme moyen pédagogique.Un tel système en fait suppose un jugement négatif sous jacent,plus ou moins formulé,concernant les voyages scolaires:"le lycée n'est pas le club med","alors ça y est,on part en vacances?"etc...autant de réflexions qu'on entend de temps à autre de la part de collègues bien intentionnés qui ne voient le voyage que comme une agréable promenade.Et parfois,quand ils y participent,c'est aussi dans cet esprit!

  En bon lecteur de Freinet dans mes premières années d'enseignement,je crois utile d'aller sur le terrain pour "apprendre autrement";je crois que l'expérience vécue,les émotions ressenties sur place,ancrent davantage la connaissance.Aller sur les pas de Kafka à Prague apporte une dimension qui rendra inoubliable ce qui a été fait sur cet auteur;se trouver in situ sur les sites baroques de Bavière,dans le cadre d'une étude sur ce mouvement en littérature et dans les arts,c'est autre chose que de regarder distraitement des images de papier...Et au retour,on bâtit un dossier,qui nous permet de "creuser" encore le sujet avec des images fraîches dans la tête et des souvenirs qui nous donnent envie d'y revenir.


   L'école doit être gratuite,me dit le responsable d'une APE.Ce n'est pas en demandant au lycée d'acquitter une somme qui serait minime pour les parents qu'on rend le projet gratuit!Un voyage est FACULTATIF,c'est-à-dire qu'il se fait si professeur et élèves (et bien sûr surtout parents) sont d'accord pour qu'il se fasse.Dans un lycée d'enseignement général,où les familles n'ont la plupart du temps pas de difficultés financières,une écrasante majorité d'entre elles sont favorables à cette ouverture culturelle (ou linguistique selon le cas) que constitue le voyage;si certains ont des problèmes,le fonds social lycéen devrait pouvoir les aider.Souvent il ne le fait pas assez,car les sommes sont limitées là encore.

  Et pourtant,c'est plutôt cela la solution.Ce que devraient demander les APE c'est une augmentation substantielle des moyens accordés au fonds social lycéen, par exemple,pour faire en sorte qu'aucun élève d'une classe soit privée du projet.

  Dans les lycées techniques,au recrutement social plus problématique en général,l'établissement dispose souvent de plus de moyens pour aider les élèves financièrement;et l'expérience montre que ceux-ci sont prêts à s'investir pour gagner de l'argent afin que le voyage se réalise;celui-ci devient encore davantage leur projet.J'en ai vu qui allaient le dimanche ,avec leurs profs,vendre de la brocante au marché! Souvenirs impérissables,et un autre vécu de la relation profs-élèves...

 Je pense que par toute une série de mesures,de contraintes,au fil des années,on a voulu en fait limiter les voyages.Il fallait avoir vraiment la foi pour en organiser!Peut-être y a-t-il eu des abus,des "voyages promenades" en excès. Ainsi ceux qui y voient un moyen pédagogique en ont-ils subi les conséquences...

 C'est regrettable.Un voyage (facultatif et qui ne se monte qu'avec l'accord des familles) sera toujours payant.En diminuer symboliquement le montant,avec les conséquences que cela a,n'est pas une bonne idée.Il serait bien plus intelligent et efficace de militer pour que les moyens accordés pour aider les familles en difficultés financières soient augmentés.Par ailleurs,et cela je l'approuve,un voyage n'a à être autorisé que si sa valeur pédagogique est reconnue.

jmsatto


Eléves du lycée technique  JJaurès de Châtenay-Malabry  vendant un dimanche à la brocante de Fontenay pour financer leur voyage en Sicile.

mardi 21 septembre 2010

Ségolène Royal :quelle claque! Pourquoi?

Je ne croyais plus véritablement aux chances de Ségolène ; mais j’avais décidé de voter quand même pour elle, par fidélité.

J’étais loin cependant de m’attendre à un score aussi humiliant, eu égard à son parcours politique antérieur. C’est un véritable effondrement ; Ségolène Royal, c’est bien fini cette fois, en ce qui concerne son rêve présidentiel (que nous avons longtemps fait nôtre).

Les sympathisants de gauche l’ont clairement rejetée en tant que candidate à la plus haute fonction de l’état.

Pourquoi ce rejet ?

Dès la campagne de 2007, un procés en crédibilité a été mené, au sein même du ps, contre « l’intruse » . Ne revenons pas sur les coups bas des uns pendant la précampagne, et sur le soutien plus que mou des autres une fois qu’elle a été désignée. Ses prises de position iconoclastes ont parfois heurté aussi certains militants ou électeurs de gauche, qui sont allés par exemple gonfler le vote Bayrou. Après la campagne, ce procés s’est accentué (on se souvient par exemple du livre de Jospin contre elle). Cela a fini , à la longue, par porter ses fruits.

Mais son péché originel, par rapport à cette nouvelle campagne de 2011 destinée à désigner l’adversaire de Nicolas Sarkozy, c’est d’avoir été battue à la présidentielle de 2007. Elle a gardé longtemps un socle de sympathie dans les sondages de 18°/° environ, qui aurait pu être une base de départ pour rebondir. Or son image étant plus ou moins dégradée pour la raison dite précédemment, il est apparu clairement que parmi les 3 principaux candidats , elle seule risquait d’être battue par Nicolas Sarkozy.

L’électorat de gauche veut chasser Nicolas Sarkozy. Il est bien évident qu’il ne va pas prendre le risque de désigner comme sa championne celle, d’après les sondages, qui a le moins de chances de le battre ! Alors ses soutiens se sont peu à peu évaporés… ce qu’on a vu au fil des enquêtes d’opinion publiées ces dernières semaines.

Cela fait un moment aussi que certains parmi ses soutiens s’interrogeaient sur sa stratégie. Ainsi , pendant une très longue période , en 2010 -2011 elle n’a plus donné signe de vie médiatique…Y croyait-elle encore ? On pouvait se poser la question. Puis a filtré dans la presse, au début de l’année 2011, l’information (venant il est vrai des Strauss-Khaniens) selon laquelle un accord serait prévu en coulisse avec Strauss-Kahn. Et quand finalement, pour les raisons que tout le monde connaît, elle a décidé de « booster » à nouveau sa campagne et de se déclarer candidate, c’est quelqu’un dont on pouvait penser qu’elle avait failli abandonner, donc n’y croyait plus vraiment, qui s’est lancée. Et ce au moment où les sondages ne lui laissaient guère d’espoir !

Enfin , ce débat des primaires a porté, je crois, le coup fatal. Même les pro segos que nous étions percevaient très bien hélas l’impression de rabâchage de ses interventions , de déjà entendu cent fois. A contrario des candidats comme Valls et surtout Montebourg présentaient l’attrait de la nouveauté , notamment dans le discours qu’ils tenaient. Montebourg avait comme Ségolène des positions volontaristes et radicales , qui correspondent aux aspirations actuelles des gens pour un « vrai changement » ,mais dans un langage non seulement talentueux ,clair et cohérent ,mais surtout NEUF !

Je suis ceci dit très triste que la belle aventure de Ségolène se termine par une telle déroute.

Nous l’avons suivie pas à pas toutes ces années, sa personnalité rayonnante, ses propositions hardies et volontaristes nous séduisaient, nous avons ressenti beaucoup d’émotions grâce à elle. Et je dirai quand même , comme ses plus fidèles soutiens : merci Ségolène !

PRIMAIRES S0CIALISTES:Montebourg aurait-il été trompé?

Voici que revient en force l'idée d'une entente entre DSK et Martine AUBRY (et Laurent FABIUS) pour éviter paraît-il l'affrontement entre candidats,au nom est-il dit de l'unité du parti...L'unité du parti pas tout à fait:et Ségolène Royal?Et Valls?Et Hollande?etc...

En réalité,il est permis de se demander si ce ne serait pas encore une manoeuvre pour éviter le risque,s'il y avait dispersion des voix,de voir certains (ou certaine!) obtenir un score relativement trop fort!

Martine nous promet une primaire exemplaire et transparente,sans plus de précisions.Histoire de calmer le jeu?Mais Bartolone confirme!

On lit dans le bouquin récent de Revault d'Alonnes:"Petits meurtres entre camarades" de quelle façon Aubry avait fait traîner les choses concernant ce projet des primaires mis au point par Arnaud Montebourg.Il avait fallu que celui-ci fasse un scandale,mette sa démission dans la balance,pour qu'enfin ce projet soit pris en compte et soit tout à coup présenté à La Rochelle 2009 comme un des fleurons de la Rénovation du ps,avec le non cumul des mandats.Et tout cela avait été soumis au vote des militants et a été approuvé par eux!Il s'agissait essentiellement dit Revault d'Alonnes de permettre à Aubry de reprendre la main au ps ,après une période éprouvante,et de se redonner une légitimité.

C'est vraiment d'ailleurs jouer sur les mots que de parler de "primaires de confirmation":des primaires avec un seul candidat????Ca n'a pas de sens!C'est vraiment se moquer du monde que d'employer ce mot!

Si vraiment cette perspective d'entente entre ces trois dirigeants se confirme,alors il s'agit une nouvelle fois d'une manoeuvre d'appareil,et on ne devra pas être étonné de voir la belle unité des socialistes voler en éclats.

Mais à qui la faute?

Deux façons d'éviter le clash:que tout le monde se couche,au nom de l'Unité,j'espère que ce n'est pas ce qu'espère la direction du ps;ou une procédure loyale et apaisée,insoupçonnable!


Quel choix sera fait?A suivre...

jmsatto

samedi 18 septembre 2010

Ségolène Royal et la 3e fête de la Fraternité :impressions.

Beaucoup de monde s'était déplacé samedi 18 septembre à la 3e fête de la Fraternité organisée par l'association Désirs d'Avenir,pour écouter et soutenir Ségolène Royal:environ 3000 personnes selon les organisateurs.

La presse aussi était venue en force,pressentant sans doute un événement.

L'événement,c'était d'abord la présence de socialistes et d'hommes de gauche -unité oblige- qui n'avaient pas toujours eu de bons rapports avec l'ancienne candidate à la présidentielle,et qui intervinrent dans le cadre de trois tables rondes organisées sur le thème du respect: Manuel Valls et Claude Bartolone traitèrent des problèmes des cités;Arnaud Montebourg se livra à une brillante démonstration sur la façon dont la justice était maltraitée aujourd'hui;Jean-Luc Mélenchon se tailla un succès personnel par ses qualités d'orateur ,il réclamait comme Ségolène l'organisation d'un référendum sur l'abolition ou non de la retraite à 60 ans . Différentes personnalités (un porte parole de la Confédération paysane,Ariane Mnouchkine etc) intervinrent aussi,ainsi que des personnes de la société civile (un jeune, des syndicalistes,une directrice d'école...)a qui pportèrent leur témoignage sur les problèmes qu'ils vivaient ou côtoyaient..

Après un bref interlude musical,Ségolène Royal,qui avait assisté sagement à ces débats au premier rang de la nombreuse assistance,environnée de micros et de caméras,monta à son tour sur le podium pour prononcer un discours politique charpenté et fort d'une bonne heure.Un réquisitoire en règle contre le pouvoir actuel,responsable d'un abaissement de la France selon elle,mais aussi une série de propositions appuyées notamment sur son expérience régionale,certaines mesures prises localement étant à son avis applicables à l'ensemble de la France.On remarqua aussi l'attention qu'elle apporta à la question du chômage des jeunes,qui devrait être déclarée en 2012 "grande cause nationale",dit-elle. Plus globalement,elle réclama l'instauration de la "République du respect".

Un vrai discours programme de candidate à la candidature...!

Ceux parmi ses partisans qui doutaient de ses intentions depuis qu'elle s'était déclarée prête à s'intégrer à un "dispositif gagnant" furent rassurés.

Ségolène n'avait renoncé à rien!

Pendant ce discours,les personnes qui dans les marges avaient plus ou moins bavardé pendant les tables rondes avaient rejoint le gros de la nombreuse assistance,et tout ce monde écoutait l'ex candidate à la présidentielle avec une attention remarquable;ce silence attentif n'était interrompu que par des applaudissements aux moments forts du discours,ou des huées au nom de tel hiérarque de l'UMP concerné par une des affaires sensibles du moment.

Le tout se termina dans une atmosphère d'enthousiasme,ponctuée d' inévitables "Ségolène Présidente!"


Ségolène Royal ne s'était pas "déclarée" candidate,mais comment croire après un tel discours qu'elle a renoncé à l'être?

Pendant de longues minutes ,dans une atmosphère de liesse soulignée par une musique rythmée ,Ségolène et ses proches sur l'estrade ,tout sourires,se prêtèrent à ce moment de communion avec cette assistance acquise à sa cause.

Encore un signe que l'ex candidate à la présidentielle n'a renoncé à rien...
 
Et l'on se prend à penser,après de tels moments,qu'il n'est pas imaginable que cette femme ne joue pas un rôle éminent en France dans l'avenir.

vendredi 17 septembre 2010

Les images de la 3e fête de la Fraternité-Arcueil,18 septembre 2010.




Image d'unité 1

1e table ronde
la presse est là en nombre...


Une assistance nombreuse et attentive...



Devinette: de quel côté est Ségolène?


Image d'unité 2


belles robes dans la fête.

une brillante prestation de Montebourg sur la justice.


Mélenchon défend avec fougue l'idée d'un référendum sur la retraite à 60 ans.


Le discours de Ségolène.

Ségolène,présidente!


Liesse finale...



dimanche 12 septembre 2010

fait divers:quand les oies attaquent!


Fait divers au parc des Ulis:un couple d'oies s'est attaqué à un petit chien blanc et à sa jeune maîtresse.


Le beau couple d'oies qui règne sur l'étang du parc des Ulis a des réactions parfois imprévisibles.Le plus souvent,il est très paisible,se contentant de lancer de stridents coups de trompette quand vous vous approchez par trop...

Et puis,un beau jour,on ne sait pourquoi,on devient agressifs!!

Ainsi,ce jour-là,il passa par la tête à ces volatiles capricieux l'idée de s'en prendre à un malheureux petit chien blanc qui passait par là tenu en laisse par sa jeune maîtresse!

On les vit foncer droit sur le malheureux toutou,le cou tendu comme des Concordes au décollage;lui et sa jeune maîtresse affolés,après un instant de stupéfaction,détalèrent au plus vite.

Le couple irascible,distancé,finit par se calmer,et la jeune maîtresse,un peu honteuse du spectacle qu'elle avait offerts aux rares témoins de la scène,fut la première à rire de cette mésaventure...

Parents,faites attention aux réactions de ces animaux,ils pourraient bien pincer les mollets de vos enfants!

samedi 11 septembre 2010

Le soleil se couche aussi dans nos banlieues...

Ah nos banlieues,leurs immeubles,leurs tours...Bien triste tout cela.Je n'aimerais pas vivre dans cet environnement,entend-on dire couramment.


Banlieue ou pas banlieue,la nature est là "qui t'invite et qui t'aime",du moins pas loin,dans le parc public.

Comme par exemple aux Ulis,qui a la chance de bénéficier d'un grand parc ,qui reste assez sauvage,et est occupé par un vaste étang

Et que vous soyez à Neuilly ou aux Ulis,le soleil se lève et se couche de la même façon.

Et nos Ulissiens par exemple,pour peu qu'ils s'attardent le soir sur les rives de l'étang,bénéficient couramment d'un spectacle superbe,jamais le même:le coucher du soleil!

C'est un luxe accessible à tous au moins!



Photos extraites de l'exposition:Les Ulis,pays des merveilles?

 

SEGOLENE ROYAL A-T-ELLE ENCORE SES CHANCES POUR 2012 ?

Si l'on se fonde  sur les sondages récents,ses chances à l'heure actuelle paraissent assez faibles.Ainsi dans le fameux sondage du Nouvel Obs qui a fait couler beaucoup d'encre,on voit qu'elle serait la seule parmi les présidentiables du ps les plus sérieux à être encore battue -de peu certes- par Sarkozy.Il est évident que ce type d'information est un sérieux handicap pour elle,car nul à gauche ne voudra prendre le moindre risque de voir réélire Sarko.

On voit aussi dans ce même sondage que le" toutsaufsego" reste vivace,puisque dans le cas où elle serait la candidate du ps,les voix écologistes gonfleraient sensiblement ( à 12°/° au lieu de 9°/° dans d'autres cas),et le déficit de voix se confirmerait au 2e tour.Il subsiste à gauche une marge suffisante d'antiségolénisme viscéral qui risque de la faire trébucher une deuxième fois.Le mauvais pli pris trop souvent dans les medias d'user de sarcasmes à son égard est toujours là:j'entendais ces jours ci sur une radio par exemple un éditorialiste opposer le "n'importe quoi" de son discours (n'importe quoi qui est bel et bien celui du ps au fait!) à la sagesse des propos de Fillon. Et il y a fort à parier que la "paix des braves" au sein du ps ne résisterait pas à la perspective de voir Segolène l'emporter sur ses concurrents.

Par ailleurs,sa déclaration récente selon laquelle elle serait prête à se rallier "à un dispositif gagnant" risque de troubler,voire de décourager ses propres partisans (je perçois ici et là les interrogations de certains). De même les électeurs de gauche seront renforcés dans l'idée que "Sego,c'estfini.." et qu'il importe de regarder ailleurs...

Enfin,quand on voit les sondages gratifier à ce point un DSK,on mesure bien que ce à quoi aspirent les français ,c'est voir quelqu'un de très compétent sur le plan économique , qui pourrait redresser le pays, prendre les rênes, ce qui ne la favorise pas.

Néanmoins,Sego n'est peut-être pas tant que cela hors jeu.

Toujours en se fondant sur ces sondages,on voit qu'elle est toujours dans le lot des prétendants sérieux à la candidature,au nombre de quatre;qu'elle garde dans l'électorat un socle non négligeable de partisans fidèles (représentant au moins 16°/° des électeurs) ce qui n'est pas une mauvaise base de départ dans un contexte qui a priori ne lui est pas favorable.

C'est une des opposantes les plus virulentes à la politique actuelle,et elle se montre toujours très sensible au sort des plus faibles dans notre société,et donc peut s'attirer des partisans dans les catégories populaires.

Si elle corrigeait cette impression qu'elle est prête à jeter l'éponge,et re-crédibilisait ainsi son éventuelle candidature,peut-être davantage d'électeurs de gauche regarderaient-ils à nouveau vers elle et ses partisans retrouveraient-ils le moral...

Par ailleurs,depuis quelque temps,elle "colle" spectaculairement au PS:on se souvient des embrassades de la Rochelle,et la voici tout à coup propulsée porte parole du ps lors de l'émission récente sur les retaites de France 2;dans cette entreprise de "normalisation" de Sego,on remarque ici le coup de pouce étonnant de Martine Aubry.

Est-ce le seul esprit de responsabilité qui guide ces dames?En tous cas,la division serait mortifère,pour tous.Ici se dessine une belle ambiguité:en rentrant dans le rang,Sego ne se banalise-t-elle pas?Et ne serait-ce pas lié à un accord secret entre Aubry et elle concernant l'avenir?On lit dans le Canard qu'à La Rochelle qu'on se partageait déjà les places,qu'il était question pour Royal de la présidence de l'Assemblée Nationale,voire même du poste de premier ministre!Ou alors ne s'agit-il que d'une tactique de notre Ségolène:"coller" au ps,c'est pouvoir s'en prévaloir par la suite,et c'est sa seule chance de pouvoir vraiment réunir le ps derrière elle au cas où l'électorat de gauche lui réserverait une bonne surprise.Dans le cas contraire,c'est un autre fer au feu:la possibilité s'assurer un place convenable dans le "dispositif gagnant"!Sauf coup de Jarnac imprévu.

On est donc dans l'ambiguité et dans l'incertitude:que veut Ségolène Royal aujourd'hui?Elle ne le sait peut-être pas elle-même.Elle entretient à mon avis toutes les braises,pour s'assurer une fin de partie positive.

jmsatto
http://www.jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/