correspondant agoravox

mardi 21 septembre 2010

Ségolène Royal :quelle claque! Pourquoi?

Je ne croyais plus véritablement aux chances de Ségolène ; mais j’avais décidé de voter quand même pour elle, par fidélité.

J’étais loin cependant de m’attendre à un score aussi humiliant, eu égard à son parcours politique antérieur. C’est un véritable effondrement ; Ségolène Royal, c’est bien fini cette fois, en ce qui concerne son rêve présidentiel (que nous avons longtemps fait nôtre).

Les sympathisants de gauche l’ont clairement rejetée en tant que candidate à la plus haute fonction de l’état.

Pourquoi ce rejet ?

Dès la campagne de 2007, un procés en crédibilité a été mené, au sein même du ps, contre « l’intruse » . Ne revenons pas sur les coups bas des uns pendant la précampagne, et sur le soutien plus que mou des autres une fois qu’elle a été désignée. Ses prises de position iconoclastes ont parfois heurté aussi certains militants ou électeurs de gauche, qui sont allés par exemple gonfler le vote Bayrou. Après la campagne, ce procés s’est accentué (on se souvient par exemple du livre de Jospin contre elle). Cela a fini , à la longue, par porter ses fruits.

Mais son péché originel, par rapport à cette nouvelle campagne de 2011 destinée à désigner l’adversaire de Nicolas Sarkozy, c’est d’avoir été battue à la présidentielle de 2007. Elle a gardé longtemps un socle de sympathie dans les sondages de 18°/° environ, qui aurait pu être une base de départ pour rebondir. Or son image étant plus ou moins dégradée pour la raison dite précédemment, il est apparu clairement que parmi les 3 principaux candidats , elle seule risquait d’être battue par Nicolas Sarkozy.

L’électorat de gauche veut chasser Nicolas Sarkozy. Il est bien évident qu’il ne va pas prendre le risque de désigner comme sa championne celle, d’après les sondages, qui a le moins de chances de le battre ! Alors ses soutiens se sont peu à peu évaporés… ce qu’on a vu au fil des enquêtes d’opinion publiées ces dernières semaines.

Cela fait un moment aussi que certains parmi ses soutiens s’interrogeaient sur sa stratégie. Ainsi , pendant une très longue période , en 2010 -2011 elle n’a plus donné signe de vie médiatique…Y croyait-elle encore ? On pouvait se poser la question. Puis a filtré dans la presse, au début de l’année 2011, l’information (venant il est vrai des Strauss-Khaniens) selon laquelle un accord serait prévu en coulisse avec Strauss-Kahn. Et quand finalement, pour les raisons que tout le monde connaît, elle a décidé de « booster » à nouveau sa campagne et de se déclarer candidate, c’est quelqu’un dont on pouvait penser qu’elle avait failli abandonner, donc n’y croyait plus vraiment, qui s’est lancée. Et ce au moment où les sondages ne lui laissaient guère d’espoir !

Enfin , ce débat des primaires a porté, je crois, le coup fatal. Même les pro segos que nous étions percevaient très bien hélas l’impression de rabâchage de ses interventions , de déjà entendu cent fois. A contrario des candidats comme Valls et surtout Montebourg présentaient l’attrait de la nouveauté , notamment dans le discours qu’ils tenaient. Montebourg avait comme Ségolène des positions volontaristes et radicales , qui correspondent aux aspirations actuelles des gens pour un « vrai changement » ,mais dans un langage non seulement talentueux ,clair et cohérent ,mais surtout NEUF !

Je suis ceci dit très triste que la belle aventure de Ségolène se termine par une telle déroute.

Nous l’avons suivie pas à pas toutes ces années, sa personnalité rayonnante, ses propositions hardies et volontaristes nous séduisaient, nous avons ressenti beaucoup d’émotions grâce à elle. Et je dirai quand même , comme ses plus fidèles soutiens : merci Ségolène !

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