A Limours en Hurepoix, à deux pas du centre ville, s’élève dans un parc une grande et belle maison bourgeoise du début du XXe siècle : c’est le maire de l’époque, boucher de son état , qui l’a fait construire. En 1960, l’état roumain l’achète : elle accueillera des diplomates roumains de passage à Paris ; propriété de l’ambassade de Roumanie, elle servira de maison de retraite, avant de devenir l’archevêché de l’église orthodoxe roumaine d’Europe occidentale : l’archevêque ou métropolite y réside donc…
Une église pour l’archevêque…
Qui n’a pas remarqué , depuis la place Aristide Briand toute proche par exemple, un édifice à la fois insolite et gracieux, situé dans la même propriété .« Je me suis souvent demandé ce que c’était », me dit une amie. Eh bien il s’agit d’une église , ou plutôt d’une chapelle, orthodoxe, une réplique de ces édifices religieux roumains du XIVe siècle, entièrement en bois de tilleul, de la région de Maramuresch (nord de la Roumanie). Il fallait à l’archevêque une église , il l' a choisie dans le style de sa région d'origine. En 2000, 100 m3 de bois ont été achetés par l’Etat roumain ; la chapelle est montée dans un premier temps en Roumanie, selon des techniques ancestrales. Le clocher fait 25 m de haut, pas un clou n’est utilisé, les éléments sont encastrés : c’est comme un grand lego, quoi ! Ensuite, l’église est démontée, ses éléments sont transportés à Limours, et elle est remontée à l’identique dans la propriété, en six mois.
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A deux pas du centre ville, une belle maison bourgeoise du début du XXe siècle...
Une église pour l’archevêque…
Qui n’a pas remarqué , depuis la place Aristide Briand toute proche par exemple, un édifice à la fois insolite et gracieux, situé dans la même propriété .« Je me suis souvent demandé ce que c’était », me dit une amie. Eh bien il s’agit d’une église , ou plutôt d’une chapelle, orthodoxe, une réplique de ces édifices religieux roumains du XIVe siècle, entièrement en bois de tilleul, de la région de Maramuresch (nord de la Roumanie). Il fallait à l’archevêque une église , il l' a choisie dans le style de sa région d'origine. En 2000, 100 m3 de bois ont été achetés par l’Etat roumain ; la chapelle est montée dans un premier temps en Roumanie, selon des techniques ancestrales. Le clocher fait 25 m de haut, pas un clou n’est utilisé, les éléments sont encastrés : c’est comme un grand lego, quoi ! Ensuite, l’église est démontée, ses éléments sont transportés à Limours, et elle est remontée à l’identique dans la propriété, en six mois.
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Un édifice unique, entièrement en bois ,construit selon des techniques ancestrales...
Entrons dans la chapelle…
Il faut d’abord passer, dans le parc, par une sorte d’arche gravée de symboles religieux : par exemple des rosaces, représentant le soleil ou les astres, ou encore la roue de la vie ; des cordages, symbolisant l’Infini, ou encore l’arbre de vie s’ils sont ramifiés ; on distingue encore un poisson, symbole des premiers chrétiens ; la vigne et le blé, représentant le pain et le vin, et donc l’eucharistie… Cette arche , lorsqu’on la franchit, nous fait passer du profane au sacré, elle arrête symboliquement le Mal.
L'arche, porte du sacré....
Quand on entre dans la chapelle, c’est l’éblouissement : du sol au plafond, elle est couverte de peintures, reprenant l’iconographie traditionnelle héritée du byzantinisme : au dessus de nos têtes, l’image du Christ Pantocrator (tout puissant) entouré de Saint-Jean Baptiste et des quatre évangélistes ; plus bas la Trinité est représentée par trois anges ; les scènes de la vie du Christ se déroulent sur les parois, comme une bande dessinée ; sur les côtés on distingue des figures de saints, français, roumains ou d’autres origines. On retrouve la séparation traditionnelle, concrétisée par l’iconostase, entre le lieu où se tiennent les fidèles, et le sanctuaire accessible au seul prêtre. Au fond du sanctuaire, une figure géante de la Vierge attire le regard ; on remarque aussi plus avant les 12 apôtres, occupés à la réception du Saint-Esprit (Pentecôte). Ces icones ont été d’abord réalisées en 3 ans, par un artiste roumain spécialiste de la peinture des icones à la main.
On ne trouve pas de quoi s'asseoir ici, sauf dans une tribune située en hauteur, au fond de la chapelle. Les fidèles, qui peuvent être jusqu'à une centaine, prient debout.En dehors des offices, qui ont lieu matin et soir (réservés en principe aux 9 moniales qui demeurent elles aussi dans le bâtiment de l'archevêché) ,il est possible de visiter la chapelle. Il faut demander la clé au siège de l’archevêché..
On peut assister à la messe le dimanche matin à 10h30.
Il s'agit de la seule chapelle roumaine orthodoxe présente hors de Roumanie avec celles de Genève et de New-York!
JMS
PS : samedi 26 janvier 2013, l’Office du Tourisme du pays de Limours a organisé une visite de la chapelle qui a permis à plus de 80 personnes du canton de découvrir ce petit bijou. Nos remerciements à Mme Jacquet, présidente de l’Office du tourisme, qui a dressé l’historique des lieux, et au père Yves Dulac , prêtre orthodoxe français, qui a décrypté avec compétence et cordialité la symbolique des icônes. Nous leur devons une bonne part de notre information.
Lors de la visite organisée par l'Office de Tourisme du Pays de Limours...
L’Office du tourisme du pays de Limours organise une animation de ce type par mois. Pour tous renseignements voir son site : www.pays-de-limours.org
Voir aussi notre article dans le Républicain du jeudi 31 janvier 2013.
PLUS D ' IMAGES : quelques fresques de la chapelle.
(cliquer sur les images pour les agrandir)
Vue de la voûte : les fresques y sont organisées autour de la figure du Christ Pantocrator (tout puissant) selon la tradition byzantine...
Vue longitudinale:
au dessus du Christ la figure de Saint-Jean Baptiste;
au dessus une figuration du Saint-Esprit avec trois anges.
Saint Jean-Baptiste: il porte sa propre tête, symbole de son supplice...
Le long des parois se déroule une sorte de bande dessinée évoquant la vie du Christ.
Ci dessus :la naissance de Jésus.
Sa mère lui tourne le dos: cela symboliserait l'idée qu'à présent c'est à lui de vivre sa vie, de réaliser sa mission . Son père Joseph ,en bas et à gauche semble pensif et perplexe...
La Résurrection de Lazare: remarquer le personnage (à gauche de Lazare) qui se bouche le nez; il fuit l'odeur de la putréfaction.
Le Christ au tombeau:
on remarque que le linceul coiffe...le vide!
Cela symboliserait l'idée que le Christ n'est pas vraiment mort.
La Résurrection du Christ:
représenté dans une mandorle, il essaie d'entraîner Adam (l'Homme) , très passif , avec lui.
Au dessus d'Adam est figurée Eve. Au bas de l'image, une figuration des portes démantelées de l'Enfer: la mort n'existe plus
La dormition de la Vierge:
au dessus du lit de mort , le Christ porte dans ses bras Marie redevenue bébé ,symbole de sa Résurrection , nouvelle naissance ...
Au niveau inférieur, toutes sortes de saints roumains, français, ou d'autres nationalités, nous ont été présentés: leur position au niveau inférieur marque qu'ils sont moins importants que les personnages divins , mais leur grande taille marque qu'ils sont supérieurs aux hommes .
Nous apercevons ici l'iconostase ,qui sépare la nef (où se tiennent les fidèles) du sanctuaire ,où seuls les prêtres ont accès. Seul l'évêque peut pénétrer par la porte centrale, les prêtres entrent , eux , par la porte de droite et ressortent par celle de gauche)
La porte centrale est toujours encadrée par la vierge (à gauche) - remplacée ici par le père Dulac!- et le Christ (à droite).
A travers la porte centrale on aperçoit l'autel où le prêtre officie en nous tournant le dos ,et au fond une figure du Christ au niveau inférieur, ce qui signifie sa présence parmi nous.
Le fond du sanctuaire est dominé par la figure de la Vierge.
Au premier plan , la croix orthodoxe roumaine (chaque église orthodoxe nationale a une croix différente).
La Vierge à l'Enfant de l'iconostase: une représentation fidèle aux codes byzantins.
Grand merci encore au père Yves Dulac qui nous a fourni ces quelques informations et bien d'autres...
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