correspondant agoravox

mercredi 6 novembre 2019

A LA DECOUVERTE DES FRESQUES MURALES DU 13e ARRONDISSEMENT DE PARIS.

MADRE SECULAR par INTI.

Bonjour!

Sous la houlette de Didier Rousselet, habitant du 13e arrondissement passionné par tout ce qui touche au paysage urbain, un groupe de franciliens a eu la chance de découvrir les fresques murales, créées par des artistes internationaux, qui ornent les murs de ce quartier de Paris.
Didier  a expliqué aussi l'évolution de cette partie du 13e, et au retour, le groupe a traversé avec intérêt le QUARTIER CHINOIS.

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Le rendez-vous était à la sortie de la station de métro Place d'Italie, devant la mairie du XIIIe, alors sous échafaudages .
Didier distribue d'abord un plan du quartier comportant une localisation des principales fresques murales, et commence son exposé.



Devant la mairie du 13e.

Le périple prévu concernera donc l'est du 13e arrondissement. La plupart des fresques les plus spectaculaires se situent boulevard Vincent Auriol, où passe la ligne de métro n°6, et rue Jeanne d'Arc, qui  croise ce boulevard … ou aux alentours. Cette zone compte 37 fresques murales, réalisées entre 2011 et 2019 avec l'accord des résidents par 26 artistes urbains de différentes nationalités. Nous en verrons une vingtaine parmi les plus spectaculaires. Cette réalisation s'est effectuée dans le cadre du projet "Boulevard Paris 13e" voulu par Jérôme Coumet, maire du 13e, et  Mehdi Ben Cheikh, de la galerie Intinerrance, située dans le quartier. L'idée était de créer "le plus grand musée de Street Art à ciel ouvert" (galerie Itinerrance). Il faut avouer que ces fresques valorisent et égaient un peu un quartier qui est aujourd'hui un univers de béton un peu froid  avec ses nombreux immeubles et tours.

Quittant la place d'Italie, le groupe prend la rue Godefroy.

Petit arrêt devant une plaque qui rappelle que Chou En Lai, premier Premier ministre de la République populaire de Chine a habité un immeuble de la rue.


Sur le mur d'une école primaire, une première fresque de Zabou, en deux panneaux de 15m, intitulée "Paper planes"(2015). Une fille et un garçon volent en envoyant des avions de papier. Zabou est une artiste de rue française établie à Londres.

Nous voici parvenus boulevard Vincent Auriol, dans un cadre très automnal.

Au numéro 167, une grande fresque sur immeuble se fait voir au delà des arbres. Elles est l'œuvre des jumeaux Raoul et David Perre, alias  HOW et NOSM, natifs du pays basque et résidents de New York après avoir vécu en Allemagne. Son titre "SUN DAZE" (jeu de mots avec SUNDAYS = les dimanches) évoque un état d'esprit combinant bien être et relaxation, comme celui qu'on peut éprouver le dimanche, jour de loisirs. La composition est complexe, mêlant de multiples éléments visuels dont d'étranges personnages.

Une des  fresques qui ornent les arches du métro aérien. Auteur non identifié.

Et voici la fresque "Liberté, égalité, fraternité"(2016) de l'américain Shepard Fairey, alias OBEY, une star dans son pays. C'est lui qui avait réalisé un portrait célèbre de Barak Obama pendant sa campagne présidentielle. 

Cette fresque de 15 m de haut se veut un hommage à la France pays des Droits de l'homme suite aux attentats terroristes de novembre 2015.

Sur le même immeuble, le Chat bleu (2013) est une œuvre du français Christian Guémy, alias C215.

Au N°155, cette fresque de Dean Stockton , alias DFACE, artiste londonien, fait  25m de haut et 15m de large. Intitulée "Turncoat", elle apporte le style BD dans le quartier. Elle date d'avril 2018.

Intitulée "Fougueuse étreinte", cette autre fresque de D Face date de 2017. Elle se trouve place Pinel. Elle couvre toute la hauteur de l'immeuble.

Place Pinel toujours: Jorge Rodriguez Gerada, artiste cubain, a figuré ici Philippe Pinel, médecin aliéniste (1745-1826) précurseur de la psychiatrie moderne, qui a donné son nom à la place.

A l'entrée de la rue Esquirol, cette fresque du barcelonais Andrea Michaelson , alias BTOY, est un hommage à une figure féminine du début du XXe siècle, Evelyn Nesbit. Cette danseuse de revue américaine personnifiait un idéal féminin à cette époque.

On gagne à présent la rue Jeanne d'Arc:

Rue Jeanne d'Arc, deux magnifiques fresques attendent les visiteurs.

Intitulée "Le bambin", cette fresque de Julien Malland alias SETH, réalisée en 2016, représente un petit garçon en short qui se met sur la pointe des pieds pour voir ce qui se passe derrière le ciel et le soleil. L'enfance est un sujet de prédilection de l'artiste.

L'effet de halo créé par la peinture sur l'immeuble est postérieur au sujet principal. L'artiste l'ajoute en mai 2019.

Cette fresque de 2016, intitulée "La danseuse", est l'œuvre de FAILE, un collectifs d'artistes américains. Le sous titre "Et j'ai retenu mon souffle…" s'entend … pour effectuer le saut dans le vide au dessus de Brooklin  qu'elle exécute.


Ici une double fresque de 2011 intitulée "Photographes", œuvre de Jana et JS, un couple d'artistes qui travaillent ensemble. Elle est autrichienne, lui est français.

Retour à présent boulevard Vincent Auriol:

Ici une autre œuvre de l'américain OBEY intitulée "Rise above Rebel" (2012).

 Elle fait 40m de haut et a été réalisée au pochoir.

Cette fresque sans titre de juillet 2019 située au 120 boulevard Vincent Auriol est l'œuvre du portugais Diogo Machado, alias ADD FUEL. Son jeu sur les nuances de bleu est caractéristique de son style. L'œuvre est une référence aux azulejos (mosaïques) de son pays. Elle a son pendant de l'autre côté de ce boulevard, au 135, avec la fresque ENVOLVENTE réalisée en avril 2019.

Ici, rue Jenner, David de la Mano a peint en 2015 une fresque originale, très onirique, comme beaucoup de ses œuvres.

Qu'est-ce qui les fascine donc tant?

Cette fresque du portugais PANTONIO intitulée FRAGILE AGILE ! Elle représente un ballet d'oiseaux au corps souple et fluide. Légèreté et limpidité du mouvement la caractérisent.

Détail de la fresque.

La fresque "ACCOLADE"(2017) de l'irlandais Conor Harrington occupe toute la hauteur du mur d'un immeuble. Elle fait 30 m de haut sur 10 de large.

Un peu plus loin, une fresque pleine de grâce nous attend.

Intitulée MADRE SECULAR (la mère laïque) (2016) , elle est l'œuvre du chilien INTI CASTRO, alias INTI (son prénom désigne le soleil chez les Incas). Au delà de sa grâce, elle semble véhiculer un message. Cette représentation laïque de la Madone peut se voir comme une allégorie de la connaissance et du scepticisme. Elle tient en effet dans sa main droite une pomme marquée d'un G sous lequel figure une flèche pointée vers le bas, référence à la pomme de Newton et à la gravité. Collier et bracelets représentent des petites têtes de mort. Son ceinturon est fait de balles de mitraillette! A vous d'interpréter!

Retour à présent  rue Jeanne d'Arc en direction du sud.

On découvre rue Jeanne d'Arc une autre fresque d'OBEY en hommage à la COP21 et datant de 2016. Un engagement cette fois en faveur de la défense de l'environnement. On aperçoit à droite le clocher de l'église Notre Dame de la Gare, située place Jeanne d'Arc.


Le groupe gagne à présent le cœur du quartier jeanne d'Arc.

Au passage, une petite fresque sauvage comme on en trouve ici et là sur le mobilier urbain.

Rue Lehire, les visiteurs découvrent la dernière fresque du quartier.



Il s'agit d'une autre fresque  du chilien INTI CASTRO, alias INTI, censée représenter une poupée andine. Elle date de 2011.

Un plan du quartier Jeanne d'Arc est installé sur cet immeuble. Les noms de rues ont tous un rapport avec Jeanne d'Arc et son épopée. Des portraits de ses compagnons de combat figurent autour du plan.

Ici un plan de toute la partie est du 13e est figuré sur un immeuble, avec indication du temps mis pour parcourir les distances.

Au passage, une figuration de l'écrivain Georges Perec.

La Joconde de l'espagnol Okuda se trouve, elle, place de Vénétie, entre les avenues d'Ivry et de Choisy. Elle fait 50m de haut sur 15 de large. Il a voulu figurer une icone de Paris par cette interprétation libre et très colorée du chef d'œuvre de Leonard de Vinci. Elle porte un sac car Paris est une capitale de la mode.

A l'angle de l'avenue de Choisy et de la rue du Dr Magnan, le groupe découvrira une nouvelle fresque de l'artiste C215: il a orné d'un visage d'enfant des favelas  un mur de L'âge d'or , bar restaurant du quartier. La fresque fait 13m de haut  et date de 2019 !

VERS LE QUARTIER CHINOIS:
Depuis le quartier Jeanne d'Arc, on se dirige vers le quartier chinois en passant notamment par la dalle des Olympiades. Nous sommes ici véritablement au cœur de cet univers de béton qu'est devenu l'est du 13e arrondissement.  En effet, à partir de la 2e moitié du XXe siècle, ce quartier autrefois ouvrier se couvre progressivement d'immeubles et de tours, qui remplacent les habitations anciennes dont il ne reste plus grand chose. Dans les années 70, dans le cadre de l'opération Italie 13, 30 tours d'environ 100m de haut sont édifiées, notamment autour de la dalle des Olympiades. Depuis 1990, un nouveau quartier  Rive gauche est en construction, apportant son lot d'immeubles de grandes dimensions...

LE QUARTIER CHINOIS.

Le retour vers la place d'Italie s'effectuera via l'avenue d'Ivry, puis de Choisy. On traversera de ce fait le quartier chinois. A partir de 1981, des réfugiés vietnamiens, puis cambodgiens et laotiens, et pour finir chinois viennent s'installer dans le quartier.

Au cœur du quartier chinois.

Tang frères est une chaîne de magasins prospère.


Un magasin d'alimentation dans le quartier chinois.


Remerciements à Didier Rousselet d'avoir organisé cette intéressante promenade.




3 commentaires:

  1. Le reportage sur les fresques du XIIIè est magnifique, bravo !!

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  2. Superbe découverte! Daniel B.(commentaire reçu par mail)

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  3. Je n'imaginais pas. Cela me donne envie d'aller voir ! Bravo !

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