correspondant agoravox

mardi 21 novembre 2017

LES ULIS, UN REVE D'ARCHITECTE! Un petit tour au forum ART et ARCHITECTURE au CC Boris Vian.


Imaginer une ville, une chance pour un architecte.
Dernière grande manifestation voulue par la municipalité pour célébrer les  40 ans des Ulis, le forum ART et ARCHITECTURE s'est tenu au Centre Culturel Boris Vian du 3 au 26 novembre 2017. Dans le vaste espace de 400 m2 où avait été installé l'exposition, le visiteur pouvait découvrir notamment de grands panneaux photographiques présentant des formes architecturales réalisées ou non, parfois de simples rêves d'architectes, ou encore la  superbe maquette géante d'un pont conçue par  Séverine Hubard. Une section entière était consacrée à la gestation des Ulis , à ses architectes Robert Camelot et François Prieur, auxquels s'ajouta Georges -Henri Pingusson:  on découvrait leurs conceptions architecturales, les esquisses préparatoires et les maquettes réalisées par eux de la future ville des Ulis, ou encore du parc Nord.

Robert Camelot et François Prieur: maquette du parc Nord.
On peut s'amuser au jeu des ressemblances et des différences par rapport au parc actuel.

Sur un mur du local s'affichaient de grandes photos aériennes montrant l'évolution  au fil du temps du territoire où Les Ulis  a pris forme peu à peu. Le visiteur ulissien a été probablement directement intéressé par cette partie de l'exposition. Peut-être aura-t-il deviné ce qu'a pu avoir d'exaltant, pour les architectes, le fait d'avoir à créer ex nihilo une ville entière, et d'avoir pu appliquer pleinement à cette occasion les conceptions architecturales nouvelles qui les habitaient. Ces conceptions sont  largement héritées de celles de Le Corbusier, exposées dans son ouvrage La Ville heureuse, présenté à l'entrée de l'exposition.

Le projet des architectes:

Le projet de Camelot et Prieur était celui d'une "ville humaine". Un des aspects était la séparation des voies piétonnes, bordées de commerces, en hauteur, et des voies automobiles; l'idée était que les hommes puissent traverser leur ville sans rencontrer de voitures. Certains quartiers devaient être bâtis sur des dalles, et des passerelles permettraient de passer de l'un à l'autre. Chaque quartier serait doté d'une forme architecturale propre, qui lui donnerait son identité. Il y aurait un centre commercial central, et de petits centres commerciaux secondaires. La hauteur des immeubles devait diminuer à mesure que l'on s'éloigne du centre, afin d'incorporer en douceur la nouvelle commune aux zones pavillonnaires limitrophes. Les tours, conçues de façon à éviter toute monotonie, auraient pour office de signaler le centre ville dans le paysage. Et bien sûr, il y a eu le souci d'aménager des espaces verts: le parc Nord, le parc Urbain auxquels s'ajoute le bois des Gâtines baptisé aujourd'hui parc Sud.
Tout n'a pas été exactement réalisé comme les architectes l'avaient prévu, mais l'essentiel a vu le jour.

Michel Robin: feu vert. Peinture.1980.


Art et architecture.
Etaient exposés aussi une peinture et une sculpture de Le Corbusier. Façon de rappeler que l'architecture est aussi un art?

Une sculpture de Le Corbusier était exposée.

Comment ne pas voir dans la maquette de pont de Séverine Hubard, dont nous parlions ci dessus, un bel objet d'art? Les formes de ce pont imaginé par elle se caractérisent par leur esthétisme, elles n'ont pas été définies par leur seule fonctionnalité. Qui n'a pas ressenti une émotion esthétique devant le viaduc de Millau ou le bâtiment de la fondation Vuitton par exemple?  Et en ceci, l'architecture confine à la sculpture. Créer une ville ex nihilo, c'est en imaginer et répartir les volumes et les formes, de façon harmonieuse, en conciliant fonctionnalité et esthétisme. Opération mentale d'abord, il faut la rêver, la ville! Puis le rêve se concrétise à travers une maquette. A ce niveau, c'est déjà de la sculpture. La seule différence avec une sculpture, c'est que l'architecte, au stade terminal,  n'édifie pas la ville directement de ses mains...

Sévérine Hubard:"On n'a jamais été aussi proche".
Une maquette titrée comme une œuvre d'art.

La ville, une réalité en évolution.
Ensuite la ville évolue, certaines parties des Ulis, le long des Champs Lasniers  par exemple, ont mal vieilli, certaines conceptions ont montré leurs limites. Au fil du temps on défait ici ou là, on refait, on complète aussi. La ville est en perpétuelle évolution. C'est aussi l'idée qui a présidé apparemment à l'élaboration de l'originale œuvre-jeu de Miquel Navarro installée pour les enfants dans une autre partie de l'exposition. Les éléments d'une ville imaginaire les attend sur un vaste plateau, à eux de les modifier, de trouver d'autres arrangements, d'autres équilibres. Les voilà transformés eux aussi en architectes! Les voilà à leur tour en situation de "rêver la ville"! J'ai pu constater que cette tâche les motive beaucoup!
L'œuvre-jeu de Miquel Navarro: au tour des enfants de "rêver la ville".

Ce beau forum apparaît donc comme une sensibilisation à  l'art architectural ouverte à tous . Peinture, sculpture, photographie, videos se mobilisent de plus pour le servir.

                                                DOCUMENTS COMPLEMENTAIRES:

                                            LA BELLE AFFICHE DE L'EXPOSITION:


L'Horloger du rêve de François SCHUITEN, illustrateur renommé.

AVANT LES ULIS:

Quelques images témoins de ce qu'était le plateau avant Les Ulis.

Michel Duvergne: paysan cueillant des fraises sur le plateau de Courtaboeuf.1960.

La ferme du grand vivier (une des fermes du plateau de Courtaboeuf).
Peinture de Philippe Maire. 1993.

AVANT ET APRES:

2 des vues d'avion exposées:

Les Ulis en 1949.

Les Ulis en 1977.

D'autres œuvres exposées:

L'œuvre-jeu de Miquel Navarro , destinée aux enfants. 2016.

Une peinture de Le Corbusier.
Composition aux lignes géométriques...

Châteaux d'eau, peinture de Laura Hirennau -2016.
Esthétisme des châteaux d'eau...





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