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samedi 28 juillet 2018

L'ART RELIGIEUX MANTOIS : 2- VISITE DE LA COLLEGIALE NOTRE DAME DE MANTES LA JOLIE.



Nous poursuivons notre découverte de l'art religieux mantois, sous la houlette de Marie-Christine Gomez - Géraud, guide des églises de Mantes.
Nous avons gagné en voiture le centre ville de Mantes depuis Gassicourt, après la visite de l'église Sainte Anne. Le rendez-vous était au pied de la tour Saint Maclou.

La tour Saint Maclou (du nom d'un évêque normand) avait été ajoutée au XVIe siècle à l'église du même nom , datant du XIIe, qui s'écroula au XVIIe, fut reconstruite, puis définitivement démolie car menaçant à nouveau de s'écrouler au XIXe. Elle a été classée au MH en 1908.

Une série de panneaux permet de suivre l'évolution de la ville. On voit ici qu'à l'origine, Mantes, ville royale, était enserrée dans des murailles, et que la collégiale (à droite) était elle-même dans l'enceinte du château de Mantes.

Devant les panneaux retraçant l'histoire de la ville.


Nous gagnons ensuite le pont sur la Seine, où l'on nous a promis une belle vue sur la collégiale.
Nous arrivons d'abord devant une belle sculpture représentant un chien, symbole de la ville.

Un panneau nous explique pourquoi le chien est devenu le symbole de Mantes.
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

La collégiale Notre Dame vue du pont sur la Seine . Elle a été construite du XIIe au XIIIe siècle en style gothique. Elle a été classée aux MH en 1840. La toiture, faite de tuiles vernissées (influence bourguignonne) a été entièrement refaite en 2001 et 2002.


La façade ouest. La tour nord (à droite) a été reconstruite au XIXe siècle par Alphonse Durand, élève de Viollet le Duc, à l'identique de la tour sud, ce qui n'était pas le cas auparavant. Cet ensemble suit le modèle de la cathédrale de Laon.

LES PORTAILS:

Comme Notre Dame, l'église comporte une élévation sur 3 niveaux. La façade ouest comprend 3 portails consacrés de g à dr à la Résurrection du Christ, à l'Assomption de la Vierge, le 3e portail, dit des Echevins, de style gothique flamboyant, a été construit par eux au XIVe s .La façade est dotée d'une belle rosace.(Photo: Régine Hurteau).

Le portail de la Résurrection du Christ est le plus ancien: il a été construit en 1150. Le Christ, dans la partie supérieure est représenté en gloire, tenant dans sa main droite le livre aux 7 sceaux de l'Apocalypse, la main gauche posée sur le disque de la Terre. Il est entouré d'anges.

Sur le trumeau, détail de l'ange, figure dynamique, de vie.

Sur le trumeau encore, deux soldats endormis et 3 femmes qui viennent embaumer le corps du Christ; chacune des statues de femmes décompose le mouvement de marche vers le Christ.

Dans les voussures, nombreuses figures de prophètes, souvent mutilées. Les sculptures ont souffert de la Révolution.

Devant le portail central, voué à l'Assomption de la Vierge: il date de 1170. Il a des points communs avec le portail de Senlis.

Au tympan: Marie (à gauche) figure aux côtés du Christ.
Dans les voussures, 42 personnages constituant la descendance d'Adam, de la création d'Adam par Dieu - il le tire de la glaise (4e voussure à gauche) jusqu'à l'enfant Jésus que Marie tient dans ses bras (1e voussure à droite).

Linteau: ange et apôtres.

Linteau: détail des anges relevant Marie.

VISITE INTERIEURE:

La visite intérieure commence (photo: Régine Hurteau).

La nef a été terminée en 1224.

Elle est flanquée de deux collatéraux. Des chapelles rayonnantes et dans les bas côtés ont été ajoutées aux 13e et 14e siècles.

Son élévation sur 3 niveaux rappelle ND de Paris, elle est  inférieure de 2m par rapport à celle-ci. La nef centrale est voûtée d'ogives sexpartites. Les collatéraux sont voûtés d'ogives quadripartites.

Des fenêtres hautes en arc brisé apportent beaucoup de lumière. Les fenêtres des tribunes du 2e niveau sont groupées par séries de 3 et munies d'une balustrade.

Les chapiteaux des colonnes sont ornés de motifs végétaux.


Fenêtres hautes ornées de vitraux au dessus du chœur.

Marie-Christine Gomez- Géraud (2e personne en partant de la droite)  présente les lieux (photo: Régine Hurteau).

Les vitraux sont modernes.  (Photo: Claude Poirson)

Ici des figures de saints .(Photo: Claude Poirson)

LA GRANDE ROSACE (mur ouest):

C'est une des plus anciennes de France: les plus anciens panneaux remontent à 1210 environ. Elle a bénéficié au fil du temps de plusieurs restaurations. En 1939, le verrier JJ Gruber met les médaillons dans l'ordre qui est celui d'aujourd'hui. La dernière restauration (des couleurs) date de 2004.

 Elle représente le Jugement dernier. Le Christ juge figure au centre, dans une mandorle. Il est entouré de 12 panneaux figurant un chœur d'anges dont les bustes ailés sortent des nuages. S'y ajoutent à la périphérie 12 médaillons circulaires présentant les scènes traditionnelles du Jugement dernier. A droite du Christ figurent les élus, à gauche plutôt les réprouvés.

Le médaillon central, avec le Christ Juge. Le sang versé pour le salut de l'humanité coule de ses plaies.

Partie supérieure de la rosace. (Cliquer pour agrandir).
Médaillons: au sommet, Abraham tient dans un drap les Elus et donne ainsi de l'espérance aux Justes.
De part et d'autre: 4 élus assis tenant des palmes.
Anges: de g à dr: ange sonnant de la trompette pour annoncer la fin des Temps; ange pleurant à genoux; ange pleurant,  ange sonnant de la trompette , même but.

Sous le médaillon central:
de g à dr: ange portant la couronne d'épines de la Passion; puis deux anges sonnant de la trompette pour annoncer la fin des temps, puis un ange portant la lance de la Passion

                                    Saint Pierre introduit un Elu dans la Jerusalem céleste.

                                                           Résurrection des morts.

St Michel pèse les Ames: des diables essaient de fausser la balance.

Des anges apportent des Ames à peser.

Sous la rosace, le grand orgue placé là en 1970 cache en partie les vitraux de l'Assomption réalisés par le maître graveur JJ Gruber en 1964.Un 2e orgue plus petit a été installé en 2013.

Pierre tombale de 1641  de Guériteau, un curé guérisseur.

Ici une statue représentant Joseph et son fils Jésus qui apprend à son père nourricier l'art de la géométrie, et au delà les lois du monde.




Dans une chapelle, Jean Jacques Gruber dans les années 70 a évoqué dans ces vitraux pleins de mouvement les grands moments de la vie de la Vierge.


D'autres beaux vitraux modernes.

LA CHAPELLE DE NAVARRE:
Elle se trouve au bas côté sud de l'église. Elle fut fondée en 1313 selon le souhait de Marie de Brabant, seconde épouse de Philippe le Hardi. Cette chapelle double est dédiée à Saint Paul et Saint Louis.

Dans cette chapelle , on découvre quatre statues du XIVe s  de saintes et de reines donatrices (ci dessus). 

Le vitrail de la chapelle de Navarre (XIVe s): rois et reines donatrices.


Dans la partie supérieure, des médaillons évoquent l'histoire du Christ. Ici, détail de la mise au tombeau (vers 1315).

Détail de la Résurrection (vers 1315).

Et pour finir:

Terminons par une belle statue en pierre peinte de la Vierge à l'enfant.

Elle date du XVIe siècle. La vierge est en cheveux, symbole de la pureté de la femme.

ET ENCORE….

Une légende raconte qu'après avoir ravagé Mantes, Guillaume le Conquérant aurait donné l'argent nécessaire à la construction de la collégiale…
Philippe Auguste aurait souhaité être enterré dans la collégiale de Mantes, finalement il le fut à Saint-Denis, mais son cœur  symboliquement a été placé dans la collégiale.
L'édifice a beaucoup souffert lors de la Révolution (statues du portail mutilées etc...). Il a alors été reconverti en Temple de la Raison, puis est devenu successivement une fabrique de salpêtre et un arsenal.

Merci à Marie-Christine GOMEZ-GERAUD pour cette belle et intéressante visite..

* A VOIR AUSSI LA PREMIERE PARTIE DE CETTE DECOUVERTE DE L'ART RELIGIEUX MANTOIS:
la visite de l'église SAINTE ANNE DE GASSICOURT:
cliquer sur:
https://jmsattoblogazettedesulis.blogspot.com/2018/07/lart-religieux-mantois-visite-de.html

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