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dimanche 26 janvier 2020

L'EXPOSITION SUR LOUISE DE VILMORIN A LA MAISON DE CHATEAUBRIAND (Châtenay-Malabry).

                                           Louise de Vilmorin.

C'est à l'occasion du 50 e anniversaire de la mort de Louise de Vilmorin (1902 - 1969)  que cette exposition a été montée à la maison de Chateaubriand en octobre 2019. Elle sera visible jusqu'au 15 mars 2020. Intitulée "Une vie à l'œuvre", elle se donne pour ambition de faire découvrir  l'œuvre peut-être un peu méconnue de Louise de Vilmorin, au delà du souvenir qu'elle a laissé à ses contemporains, celui d'une femme élégante, mondaine et séductrice.
Il est assez logique qu'une telle exposition ait été montée à la maison de Chateaubriand, située dans la commune voisine  de Verrières le Buisson, où se trouve le château familial de l'écrivaine. Il faut savoir aussi que dans la 1e moitié du XXe siècle, la maison de Chateaubriand, comme le château de Louise par la suite, fut un lieu de rencontre littéraire et artistique, qui accueillit Colette, Paul Valéry, Edouard Herriot par exemple.


Visite guidée de l'exposition.

 Une promenade dans la vie de l'écrivaine.
L'exposition, répartie dans 3 pièces différentes est en fait structurée en fonction de la biographie de l'auteur. On découvre d'abord sa famille, puis le fil de son existence de façon chronologique, et enfin ses dernières années. Il s'agit donc d' une sorte de promenade pas à pas dans la vie de l'écrivaine. Et à chaque étape, ses créations littéraires  et ses activités de plume diverses nous sont révélées, clairement replacées dans leur contexte.

              Affiche de la société Vilmorin: on pratiquait déjà les jeux sur les mots dans la famille.

Sa famille.
Tout le monde a entendu parler des graines Vilmorin. Elle était très fière de son père, grand botaniste, homme de culture et entrepreneur ambitieux. Une mère belle mais peu aimante, quatre frères qu'elle adorait, une sœur avec qui elle ne s'entendait pas (et qui épousera un cousin de Toulouse Lautrec):voilà le contexte familial. Elle se réfugie dans la lecture, et commence à composer des poèmes. Jeune, elle est de santé fragile. Un arthrite tuberculeuse de la hanche l'obligera à rester 3 années alitée à partir de 1919. Elle en gardera une légère boiterie.

Ses parents.

Louise et ses 4 frères, qu'elle adorait. Ils vivront avec elle au château de Verrières quand elle s'y installera.

    Elle symbolisait leur entente par un trèfle à 4 feuilles dont elle était la tige.

Les hommes de sa vie.
Au fil de la visite, on découvre les nombreux hommes de sa vie : après avoir été fiancée à Saint Exupéry, avec lequel sa mère lui imposa de rompre, car trop peu fortuné, elle épouse en 1925 un américain. De cette union naissent trois filles, qu'elle néglige à son tour. Elle s'ennuie. Elle a une brève liaison avec Malraux. Elle divorce finalement en 1937. Par la suite, elle  épouse un comte Hongrois: période heureuse mais courte: il la trompe. Nouveau divorce deux ans plus tard. Elle vit ensuite au palais Borghèse, résidence de l'ambassadeur de Grande Bretagne, dont elle est la maîtresse. C'est alors un tourbillon de mondanités. Dans les années 60, elle renoue avec Malraux, avec lequel elle vit au château de Verrières, qu'elle a réinvesti. Il y restera après sa mort.

Louise à l'époque de son premier mariage.


Buste sculpté de Louise de Vilmorin.

De la vie à l'œuvre.
Certains d'entre eux ont un rôle moteur par rapport à son activité d'écrivain: ainsi Malraux, qui lui suggère d'écrire pour se désennuyer. Sainte une fois, son premier roman, paraît chez Gallimard en 1934. Ou encore Cocteau, qui l'encourage, séduit par ce premier roman. Elle écrit alors La fin des Villavide et plusieurs poèmes. Elle noue une amitié et entretiendra une abondante correspondance avec celui dont elle dit "C'est le premier homme qui m'ait fait confiance". Sa relation avec Saint Exupéry nourrira plus tard les poèmes du recueil Fiançailles pour rien. La période hongroise lui inspire Le lit à colonnes, un 3e roman et des poèmes, réunis dans Le sable et le sablier. Pendant ses "beaux jours" au palais Borghèse, elle écrit Retour d'Erica (1946) et plusieurs poèmes. Retrouvant Jean Hugo en 1948, elle entame avec lui une correspondance, lui écrivant une lettre par jour. C'est Jean Hugo qui l'encourage à composer des vers, des holorimes, palindromes et calligrammes, ce qui donnera l'Alphabet des aveux (1954) admiré des surréalistes. Dans les années 50, Julietta, composé chez Jean Hugo, et Madame de... lui apportent la consécration. D'autant que ces deux romans seront adaptés au cinéma. Elle écrit aussi les dialogues du film de Louis Malle, Les Amants. A partir de 1954, elle rédige aussi des articles pour Vogue et Marie-Claire, sur des sujets divers: la mode, les voyages...Elle se lance dans une biographie de Chanel. Après 1960, retirée à Verrières, elle publiera encore L' heure maliciôse (1967) et des poèmes. Ils paraîtront dans le recueil posthume Solitude, ô mon éléphant (1972). Louise est enterrée dans le parc du château de Verrières, près du banc où elle venait souvent méditer.
Calligramme.

Un poème de l'époque.

Portrait de Louise par Jean Hugo.



De nombreux documents et objets à découvrir.
On peut découvrir au fil  du parcours de nombreux documents, manuscrits, photographies, affiches, tableaux, sculptures et objets divers qui proviennent d'archives publiques (par exemple de la bibliothèque nationale) et de fonds privés. Dans la dernière pièce de l'exposition, quelques éléments d'ameublement rappellent le salon bleu de Verrières, où Louise de Vilmorin recevait le Tout Paris de l'après guerre , après s'être installée définitivement  dans le château familial.

Louise de Vilmorin dans le salon bleu de Verrières.

* D'ici le 15 mars 2020, plusieurs animations sont proposées dans le cadre de cette exposition.
Se renseigner sur le site de la maison de Chateaubriand :

                                                            
Au loin, le ciel pâlit. Le soleil va se coucher.

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