correspondant agoravox

vendredi 3 mars 2017

HOMMAGE AU PEINTRE MICHEL JACQUOT (1929-2017).

C'est à un peintre professionnel, Michel JACQUOT, disparu en 2017, que nous rendrons hommage ici.
J'ai rencontré pour la dernière fois l'artiste en 2011, à l'occasion de l' exposition-hommage qui lui était consacrée à l'initiative du Conseil départemental du Doubs.

Michel Jacquot, entre figuratif et abstraction.

 Michel Jacquot, né en 1929 à Belfort, après un intermède parisien de dix ans, avait regagné son Jura natal et y avait vécu ensuite avec son épouse à Besançon. Ses oeuvres ont été exposées longtemps à Paris , notamment à la galerie Barbizon, réputée en son temps, en province dans de nombreux lieux, et à l'étranger (Colombie, Allemagne, Suisse, Canada ...).

Michel Jacquot: autoportrait.

 Au lycée, ses  deux professeurs de dessin remarquèrent ses grandes dispositions pour cette discipline, et les fortifièrent - "dans l'académisme pur et dur", dit-il. Inscrit à l'Ecole des Beaux-Arts en 1944, il ne persévéra pas:"A l'homme qui m'enseignait, j'aurais pu beaucoup apprendre"expliquait-t-il sans fausse modestie. Autodidacte revendiqué, donc, il récusait toute appartenance à une Ecole ou à des dogmes."Dans les années 60, des journalistes rapportaient ma production à celle de Lhôte ou de Villon, on m'a aussi "accusé"de cubisme, de poussinisme, de constructivisme". Tout en reconnaissant avoir sans doute subi des influences à ses débuts, il avouait surtout son admiration la plus profonde pour les grands anciens de l'art occidental, de la Renaissance à nos jours, et chez les modernes pour Klee et quelques autres "dont je diffère pourtant beaucoup", soulignait-t-il.

Une grammaire personnelle:

On a reconnu en lui un coloriste hors pair, fasciné par la géométrie, créateur d'une œuvre pleine de poésie.
Ses tableaux manifestent une grammaire personnelle, où certains voient une empreinte au cubisme." Pour moi les lignes droites expriment la lumière et les courbes le mouvement" disait-il. "J'évite les symétries qui contraignent trop le regard. L'ordre peut tuer la vie, il faut donc s'en défier."
Cela se concilie avec une palette aux couleurs franches et lumineuses.
Abstraite au début, sa composition laisse émerger progressivement le sujet en tendant vers une simplification des volumes.

                                   ORNANS -Doubs. 1989. Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Finalement, si on lui demandait de définir son esthétique, il estimait être "un figuratif raisonnablement abstractif".

La dimension "ironiste":

"La vie est un sujet trop grave pour être pris au sérieux", disait-il. Les titres de ses œuvres reflètent souvent le sens de l'humour qui le caractérisait. " L'humour permet souvent de prendre la bonne distance par rapport au sujet, pour qu'il s'exprime pleinement et permette au spectateur de s'emparer du sujet", expliquait-il." Je fuis l'affectation de gravité, hélas trop répandue à mon goût".

L'enfance de Germaine Taillefer - 1995.
Une illustration de l'aspect "ironiste" de son œuvre. Au départ, il s'agit d'une  toute jeune fille lisant une lettre... dont les lignes un peu séparées  la font ressembler à une portée musicale. D'où chez Jacquot une association d'idées amusante avec Germaine Taillefer, musicienne du milieu du XXe siècle.


* L'œuvre de Michel JACQUOT vue par la presse :

 Lucette Schouler,dans Carrefour,écrivait à propos de ses aquarelles (mais ces jugements paraissent  transposables à d'autres parties de son oeuvre):"Percevant les données essentielles de la nature, l'artiste guide sa main sensible à travers un climat de spritualité jusqu'aux confins du rêve."

Citons encore Raymond Charmet, du Nouveau Journal:"Les paysages transposés en perspectives rabattues, d'un dessin très fin, s'enveloppent d'une subtile lumière. Il s'en dégage une vision de rêve, créant un monde subtil et exaltant".

 Jacquot,"à la fois classique de sensibilité et moderne d'interprétation" (Frédéric Mégret, Le Figaro Littéraire) propose pour ABC Décor "un art baigné de lumière dont les formes mouvementées contiennent quelque chose d'un peu fantastique".

 L'artiste faisait volontiers visiter ses ateliers, à son domicile de  Besançon, 3 rue Jean Mermoz, sur rendez-vous.

JMS.
 Scène sportive: POLO - 1993. Cliquer sur l'image.


*Une RETROSPECTIVE  de son œuvre est visible sur un blog dédié que nous avons créé . C'est sur: http://www.jmsattomicheljacquot.blogspot.com/
On y découvrira la diversité de ses sources d'inspiration:  des paysages (dont sa ville de Besançon et son Jura natal ),des monuments (comme la cathédrale de Chartres), des scènes avec personnages, souvent marquées par son humour malicieux, et même des scènes sportives...

* Une video  enregistrée en 2011 lors de sa dernière exposition à Besançon est visible sur:
http://www.dailymotion.com/video/xj2bfy_michel-jacquot-artiste-peintre_creation 

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